Luc 18, 1
Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager :
Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager :
Les actes de foi, d’espérance et de charité que commande le premier commandement s’accomplissent dans la prière. L’élévation de l’esprit vers Dieu est une expression de notre adoration de Dieu : prière de louange et d’action de grâce, d’intercession et de demande. La prière est une condition indispensable pour pouvoir obéir aux commandements de Dieu. " Il faut toujours prier sans jamais se lasser " (Lc 18, 1).
Dieu renouvelle sa promesse à Jacob, l’ancêtre des douze tribus d’Israël (cf. Gn 28, 10-22). Avant d’affronter son frère Esaü, il lutte toute une nuit avec " quelqu’un " de mystérieux qui refuse de révéler son nom mais le bénit avant de le quitter à l’aurore. La tradition spirituelle de l’Église a retenu de ce récit le symbole de la prière comme combat de la foi et victoire de la persévérance (cf. Gn 32, 25-31 ; Lc 18, 1-8).
La deuxième, " la veuve importune " (cf. Lc 18, 1-8), est centrée sur l’une des qualités de la prière : il faut toujours prier sans se lasser avec la patience de la foi. " Mais le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre " ?
(Et) Il leur disait aussi. Rosenmüller écrit justement à propos de la conjonction « et » qui
manque, il est vrai dans les manuscrits Sinait., B, L, M, mais dont l'authenticité est suffisamment garantie par
ailleurs : « Cette conjonction indique que cette parabole fait suite aux discours du Christ précédents, et
qu'elle a été prononcée à la même époque », Scholia, h. l. L'unité générale du sujet traité corrobore cette
opinion. En effet Jésus lui-même, en achevant sa parabole, v. 8, prendra soin de la rattacher aux graves
enseignements qui précèdent (17, 22, 37), c'est-à-dire à l'avènement suprême du Fils de l'homme. La liaison
logique sera donc celle-ci : Priez sans cesse en attendant ma venue ; par là seulement vous échapperez aux
graves dangers qui menacent votre salut. Il n'est donc pas nécessaire d'admettre avec Schleiermacher,
Olshausen, etc., que plusieurs incidents intermédiaires ont été omis par l'évangéliste. - Il faut toujours prier.
C'est assez rarement que le but des paraboles évangéliques est ainsi indiqué d'avance par les écrivains
sacrés : nous trouverons encore plus bas, v. 9, une préface du même genre. La parabole du juge inique est
donc destinée à démontrer, par un argument tiré de l'absence de ressemblance, comme s'exprime S. Augustin
(De Verbis Dom. Serm. 36), la nécessité où nous sommes de persévérer constamment dans la prière. Déjà il a
été dit (voyez 11, 5 et le commentaire) qu'elle n'est pas sans analogie avec la parabole de l'ami importun.
Seulement elle a un caractère plus général, à cause de la manière dont elle est mise en rapport avec la fin des
temps. Il va de soi qu'on ne doit pas trop presser la signification de l'adverbe « toujours ». C'est une
hyperbole populaire, qui s'applique moins à l'acte extérieur (paroles prononcées, mains jointes ou tendues,
genoux à terre) qu'à cette disposition intérieure en vertu de laquelle un vrai disciple de Jésus vit toujours en
esprit d'oraison, en communion intime avec son Dieu. Nous avons, en tant qu'hommes, des devoirs et des
soucis multiples, qui absorbent une partie de nos journées ; nonobstant cela, il ne tient qu'à nous de faire de
notre existence une « grande et unique et continuelle prière » (Origène). En effet, « Car ton désir, c’est ta
prière; et si ton désir est continuel, ta prière est continuelle… Le refroidissement de la charité, c’est le silence
du cœur; la flamme de la charité au contraire est le cri du cœur… Prie en paroles au temps requis, et que
toute ta vie soit prière en permanence », S. Augustin, Enarr. in Ps. 37, 14. La prière est la respiration de
l'homme moral : il faut donc prier toujours de même que l'on respire sans cesse. - Et ne pas se lasser. Ne
jamais nous décourager, malgré les divines lenteurs à exaucer notre demande, et en vue des dangers
perpétuels que nous courons. L'Église militante doit être une Église suppliante : ses prières sont les armes
dont elle a besoin pour lutter victorieusement. L'équivalent grec de se lasser est un mot expressif, aimé de S.
Paul. Cfr. 2 Cor. 4, 1, 16 ; Gal. 6, 9 ; Eph. 3, 13 ; 2 Thess. 3, 13. Il signifie proprement « être lâche » et se dit
souvent des soldats qui abandonnent leur poste ; au moral il peut se traduire par défaillir. Combien de tristes
défaillances sous le rapport de la prière, malgré les fréquentes exhortations parallèles à celle-ci qu'on rencontre dans les écrits apostoliques (Rom. 1, 10 ; Col. 4, 12 ; 1 Thess. 5, 17 ; 2 Thess. 1, 11. Cfr. Eccli. 18,
12). « Plusieurs ne prient qu’avec nonchalance, dans la phase de leur conversion: ils ont d’abord de la
ferveur, puis vient la nonchalance, puis la froideur, puis la négligence : ils se croient en sûreté. L’ennemi
veille: et toi, tu dors… Ne cessons donc pas de prier. Un retard dans ce qu’il doit nous accorder, n’est pas un
refus ». S. Aug. Enarr. in Ps. 65, 24.