Luc 15, 13
Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.
Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.
Maintenant que le jeune fils est en quelque sorte émancipé, quel usage fera-t-il de sa liberté ? On ne le
prévoit que trop. Le v. 12 a raconté le début de sa ruine morale : celui-ci en expose les développements aussi
rapides que terribles. L'apostasie de la vie suit bientôt l'apostasie du cœur. Cfr. S. Bernard, De divers. Serm.
8. - Chaque trait porte dans cette tragédie lamentable : Le prodigue convertit toute sa fortune en espèces pour
l'emporter et en jouir plus commodément ; cela fait, il partit pour un pays étranger. Pouvait-on désigner plus
fortement la manière dont le pécheur s'éloigne de Dieu, la distance énorme qu'il met par sa vie coupable
entre lui et son souverain Maître ? C'est d'abord une expatriation, et la terre d'exil est aussi lointaine que
possible. « Car le pécheur fuit Dieu, pour demeurer loin de lui », S. Jean Chrysost. « Dans la région éloignée
qui est l’oubli de Dieu », S. Augustin (Cat. D. Thom.). « Qui peut s’éloigner plus loin que de soi-même ? Ce ne sont pas les distances qui le séparent (de lui-même), mais les mœurs », S. Ambroise, h.l. - Il dissipa son
bien. Le mal va si vite ! Notre prodigue est à peine arrivé sur la terre étrangère, que nous l'y voyons lancé en
plein dans cette vie de folles débauches qui détruit une fortune aussi rapidement qu'une âme. - Vivant dans la
débauche. Quelle réserve délicate dans cette description ! Dans le texte grec, le verbe désigne la conduite
d'un homme qui ne s'impose aucune retenue, dont la vie est un mélange d'intempérance et de prodigalité, en
un mot d'un débauché. Cfr. Deyling, Observat. Sacr. t. 3, p. 435 ; Trench, Synonymes du N. Test. § 16. Le
mot débauche est employé deux fois par S. Paul, Eph. 15, 18 ; Tit. 1, 6, et une fois par S. Pierre, 1 Petr. 4, 4.