Luc 14, 7
Jésus dit une parabole aux invités lorsqu’il remarqua comment ils choisissaient les premières places, et il leur dit :
Jésus dit une parabole aux invités lorsqu’il remarqua comment ils choisissaient les premières places, et il leur dit :
Plus haut, Notre-Seigneur avait parlé à toute l'assemblée : actuellement il se
propose de donner une instruction spéciale aux invités, à l'occasion d'un abus qu'il signalera encore plus tard,
20, 46, et que l'évangéliste retrace ici en termes pittoresques. Le tableau de ces misérables petites manœuvres
se dresse de lui-même sous les yeux du lecteur. Elles devaient se renouveler fréquemment, comme on pourra
en juger par ce fait étrange emprunté au Talmud (voyez Lightfoot, Hor. Hebr. h. l.), où l'on voit peintes au vif
les prétentions superbes du parti rabbinique. Un jour que le roi Alexandre Jannée donnait à dîner à plusieurs
satrapes persans, Siméon ben Schétach se trouvait au nombre des convives. A peine entré dans la salle du
festin, le Rabbi alla tout droit s'asseoir entre le roi et la reine, à la place d'honneur. Et, comme on lui
reprochait cette arrogante intrusion : N'est-il pas écrit dans le livre de Jésus fils de Sirach (Eccli. 15, 5),
répondit-il sans hésiter : « Exalte la sagesse, et elle t'exaltera et te fera asseoir parmi les princes ? » Voilà
jusqu'où allait l'infatuation des théologiens juifs à cette époque : les leçons du Sauveur venaient donc fort à
propos pour guérir cette autre forme d'hydropisie, l'hydropisie du cœur. Aujourd'hui encore, même parmi les
chrétiens, le placement des convives occasionne bien des animosités secrètes, plus d'une amère déception,
quoique l'orgueil soit moins apparent. Remarquez le mot « considérant ». Jésus est observé par ses
adversaires (cfr. v. 1) ; mais lui aussi il observe : seulement, il le fait par esprit de charité, tandis que leur but
manifeste était la malice. - Nous prenons le mot parabole dans un sens large. Cfr. l'Évangile selon S. Matth.,
p. 257. Maldonat suppose sans raison que Notre-Seigneur aurait placé ici une vraie parabole, omise par S.
Luc, et dont la morale seule serait restée.