Luc 14, 5

Puis il leur dit : « Si l’un de vous a un fils ou un bœuf qui tombe dans un puits, ne va-t-il pas aussitôt l’en retirer, même le jour du sabbat ? »

Puis il leur dit : « Si l’un de vous a un fils ou un bœuf qui tombe dans un puits, ne va-t-il pas aussitôt l’en retirer, même le jour du sabbat ? »
Fulcran Vigouroux
Dans un puits. Les puits en Palestine n’avaient pas ordinairement de garde-fou ; ils étaient à fleur de terre et l’on en couvrait l’orifice avec une pierre, mais si l’on négligeait cette précaution, les animaux domestiques pouvaient y tomber.
Louis-Claude Fillion
Le miracle accompli, Notre-Seigneur légitime sa conduite par un raisonnement irréfutable, que nous avons déjà rencontré en substance dans le premier Évangile, 12, 11 (voyez le commentaire), à propos d'une guérison du même genre. Comparez aussi Luc. 13, 15. Il en appelle à leur propre manière de faire, et montre la contradiction dans laquelle ils tombent lorsque, d'une part, ils lui reprochent avec tant d'acrimonie les guérisons qu'il opère aux jours de sabbat, tandis que, d'autre part, ils ne craignent pas, en ces mêmes jours, de se livrer à de gros travaux pour extraire d'un fossé, d'une citerne, leur âne ou leur bœuf qui y est tombé. Les manuscrits grecs ont presque à l'unanimité « fils » au lieu de « âne » ; de même plusieurs versions anciennes, et c'est cette leçon, plus accréditée et plus difficile, qu'adoptent la plupart des critiques. Mais il est incontestable que « âne » mérite de beaucoup la préférence au point de vue logique ; en effet, l'argumentation perdrait une grande partie de sa force si Jésus reprochait à un père de rompre le repos du sabbat pour retirer son fils d'une citerne. Un passage bien connu de l'Exode, 21, 33, semble favoriser la variante de la Vulgate, appuyée d'ailleurs par le manuscrit Sinaïtique. - Les anciens interprètes, rapprochant ce miracle de la guérison racontée un peu plus haut (13, 15) par S. Luc, ont ingénieusement relevé l'à-propos avec lequel Jésus modifie ses démonstrations, de façon à les mieux faire cadrer avec les circonstances extérieures. « Notre-Seigneur compare très-justement l'hydropique à un animal tombé dans un puits, une telle maladie provenant de l'excès des humeurs: de même, parlant de cette femme courbée depuis dix-huit ans et qu'il avait délivrée, il la compare à un animal qu'on délie pour le mener à l'abreuvoir. ». S. August. Quaest. Evangel. 2, 29.