Luc 14, 30
“Voilà un homme qui a commencé à bâtir et n’a pas été capable d’achever !”
“Voilà un homme qui a commencé à bâtir et n’a pas été capable d’achever !”
Motif pour lequel on ne doit entreprendre d'élever un édifice considérable
qu'après avoir bien mesuré ses forces. On deviendrait l'objet de la risée publique, si l'on ne pouvait l'achever
en entier. Rien de plus ridicule en effet que « ces bâtiments incomplets, ouverts à tous les vents et à toutes les
pluies du ciel » (Trench. Cfr. Shakespeare, Henry 2, Act. 1, sc. 3), que la malignité du peuple nomme, et
n'est-ce pas un peu son droit ?, la Folie d'un tel ou d'un tel. Quelle est la petite ville de province qui n'ait à
raconter quelque histoire de ce genre ? Comme dit un proverbe allemand, cité par M. Schegg :
Engager les travaux, et ne réfléchir qu'ensuite,
A conduit plus d'un homme à de grandes souffrances.
Il n'en est pas autrement au moral et dans l'application. La perfection chrétienne est un palais splendide à
construire (cfr. 6, 47 et ss. ; Matth. 7, 24-27 ; Eph. 2, 20-22 ; 1 Cor. 3, 9 ; 1 Petr. 2, 4, 5). Or, dit S. Grégoire
de Nysse (in Cat. D. Thom.), « de même qu'il ne suffit pas d'une pierre pour construire une tour, de même il
faut plus d'un commandement pour conduire l'âme à la perfection ». Par conséquent, que l'on suppute bien de
quoi on est capable, avant de se faire disciple de Jésus. Quelle honte n'y aurait-il pas ensuite à revenir sur ses
pas !