Luc 14, 23
Le maître dit alors au serviteur : “Va sur les routes et dans les sentiers, et fais entrer les gens de force, afin que ma maison soit remplie.
Le maître dit alors au serviteur : “Va sur les routes et dans les sentiers, et fais entrer les gens de force, afin que ma maison soit remplie.
Nous venons de voir la colère de l'hôte
offensé faire place à un sentiment de profonde bienveillance ; mais voici que cette bonté, car c'est la bonté
divine, se manifeste sous une forme vraiment incomparable. Après quelque intervalle, le serviteur fidèle et
intelligent accourt auprès de son maître, et lui raconte en quelques mots comment il a exécuté ses ordres.
Mais, ajoute-t-il non sans emphase, il y a encore de la place. Que faut-il faire pour combler les vides ? La
réponse à cette demande tacite ne se fait pas attendre : Désormais, ne te borne pas à parcourir les rues de la
ville, mais va dans les routes qui conduisent du dehors à la cité, va même dans les modestes « sentiers qui
longent les haies de la campagne » (Reuss) et amène bon gré mal gré tous ceux que tu rencontreras,
contrains les gens d'entrer. Cette fois, tout le monde en convient, il en s'agit plus des Juifs, mais des Gentils,
auxquels le Sauveur prédit ici de la façon la plus aimable leur conversion au Christianisme. Ils forment la
troisième classe des invités de notre parabole. «Contrains » ne contient évidemment aucun appel à la
violence extérieure. La coaction dont parle le père de famille est celle que Cicéron (ad Din. 5, 6) définit si
bien : « Prêche la parole. Insiste en temps opportun et importun. Argumente, supplie, morigène en toute
patience et doctrine ». Cfr. Luc. 24, 29 ; Act. 16, 15. C'est celle que S. Paul recommande à Timothée :
« Émouvoir quelqu’un par des raisons, des arguments, même par des prières souvent répétées ». C'est celle à
laquelle l'Église fait allusion dans cette belle prière : « Toi qui nous es propice, contrains nos volontés
rebelles à se tourner vers toi ». Quoi que disent les protestants, les catholiques n'en connaissent pas d'autre.