Luc 14, 1

Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et ces derniers l’observaient.

Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et ces derniers l’observaient.
Fulcran Vigouroux
Manger du pain ; hébraïsme, pour prendre un repas. Voir Matthieu, 15, 2. ― Un chef des pharisiens, un des principaux de la secte.
Louis-Claude Fillion
L'évangéliste ne mentionne ni le lieu, ni la date. La scène se passa vraisemblablement dans une autre contrée que l'épisode raconté à la fin du chap. 13. - Dans la maison d'un des principaux pharisiens. D'après le grec : « dans la maison de l'un des chefs des Pharisiens ». Expression qu'il ne faut pas vouloir trop presser, car les Pharisiens, en tant que parti, n'avaient pas de chefs officiels. Elle signifie simplement que l’amphitryon était un des hommes influents de la secte. On n'a aucune raison spéciale de faire de lui un chef de synagogue, ou même un membre du Sanhédrin (Grotius). - Manger du pain est un hébraïsme bien connu (cfr. 7, 33 ; Matth. 15, 2 ; Leusden, De hebraismis N.T., p. 63), qui désigne un repas quelconque. Évidemment, le Sauveur n'était entré dans la maison des Pharisiens que sur une invitation formelle. - Un jour de sabbat. Cette circonstance de temps est importante pour la suite du récit. Cfr. v. 3 et ss. Elle s'accorde fort bien avec la coutume, toujours précieusement suivie par les Juifs, de fêter le samedi par des repas plus soignés, plus copieux, auxquels ils invitent leurs parents, leurs amis, et même les étrangers et les pauvres. Cfr. Tob. 2, 5 ; Neh. 8, 9-12 ; Buxtorf, de Synag. Judaica, cap. 15 ; Otho. Lexic. Rabbinic. s.v. Sabbatum ; Lightfoot, Hor. Hebr. h.l. « Il est interdit de jeûner le sabbat. Les hommes sont tenus, au contraire, de prendre plaisir au boire et à la nourriture. La convivialité est de rigueur le sabbat plus que pour les autres jours », Maimonide, Sabb. c. 30. « Accueille le sabbat avec un vif appétit : que ta table soit couverte de poisson, de viande, et d'un vin généreux ! Que les sièges soient moelleux et ornés de splendides coussins ; que l'élégance sourie dans la manière dont la table sera garnie ! » Telles étaient les recommandations des Rabbins (voyez Abbott, The Gospel according to Luke, 1878, p. 88), et on les prenait si bien au sérieux que la sainte joie du sabbat dégénérait souvent en excès de tout genre, comme nous l'apprennent non seulement les Pères de l'Église (cfr. S. Jean Chrys. de Lazaro, Hom. 1 ; S. August. Enarrat. 2 in Ps. 32, 2 ; Serm. 9, 3), mais les païens eux-mêmes, Plutarque par exemple, qui en prend occasion de railler les Juifs. - Et ceux-ci l'observaient. Toute l'assistance était donc occupée à épier les paroles et les actes du Sauveur. Cela prouve dans quel esprit avait eu lieu l'invitation. Cfr. 6, 7 ; 20, 20 ; Marc. 3, 2 ; Ps. 36, 32. Mais, « Bien qu’il connaisse la malice des Pharisiens, le Seigneur s’est quand même fait leur convive, pour être de quelque profit, par ses miracles et par ses paroles, à tous ceux qui étaient présents », S. Cyrille, Cat. D. Thom. L'amour de Jésus ne se lassait jamais.