Luc 11, 7

Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond : “Ne viens pas m’importuner ! La porte est déjà fermée ; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose.”

Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond : “Ne viens pas m’importuner ! La porte est déjà fermée ; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose.”
Louis-Claude Fillion
De son lit où il reposait confortablement, l'ami interpellé répond par un refus péremptoire, signifié en termes très durs. On voit, à travers son langage, l'homme éveillé en sursaut au beau milieu de son premier sommeil, et plein de mauvaise humeur contre celui qui est venu le troubler. Ainsi, pas de réponse polie en retour du titre aimable qu'on lui avait tout d'abord adressé ; mais, immédiatement, ces mots si rudes, ne m'importune pas, plus rudes encore dans le texte grec. Cependant, il croit devoir légitimer son refus. En premier lieu sa maison était dûment fermée ; or les lourdes pièces de bois ou de fer qui servaient à barricader les portes des anciens ne s'enlevaient pas en un instant. De plus, et ce détail si délicat contenait une raison en apparence parfaitement plausible, ses petits-enfants dormaient à ses côtés ; et ne les éveillerait-il pas en remuant les barres de la porte, en ouvrant les placards pour rendre le service demandé ? Donc, comme conclusion, je ne puis me lever pour t’en donner. Tâchez de vous procurer vos pains ailleurs. - Plusieurs commentateurs, à la suite de S. Augustin, Epist. 130, 8, donnent à enfants le sens de serviteurs. Alors l'idée serait : Tout le monde est couché, il n'y a personne pour m'aider à ouvrir, ou bien, pour chercher les objets demandés. Mais le texte grec emploie le diminutif de enfants, qui ne s'applique qu'au fils de la maison. - Il n'est pas nécessaire de prendre trop à la lettre les mots mes enfants et moi sommes au lit : ils demeurent vrais quand même chacun des enfants eût reposé sur sa propre couchette, étendue à terre dans la chambre commune, auprès du divan du père. Cette interprétation semble plus conforme aux mœurs de l'Orient.