Luc 11, 6

car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir.”

car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir.”
Louis-Claude Fillion
La première condition est exprimée d'abord au moyen d'une petite parabole familière, vv. 5-8, qui est d'un pittoresque achevé. - Si l'un de vous a …. Cette interrogation au début du récit l'anime, et pique l'attention. Mais la construction devient bientôt tout à fait irrégulière, car la phrase s'achève autrement qu'elle avait commencé, le tour interrogatif disparaissant à la fin du v. 6 pour se transformer en une proposition conditionnelle. Voir au v. 11, et Matth. 7, 9 et ss., d'autres exemples de ces ruptures syntaxiques (anacoluthes). - Au milieu de la nuit. Jésus mentionne cette heure à dessein, comme la moins opportune pour obtenir une faveur de la part des hommes. Le suppliant propose du moins sa requête aussi bien que possible. Il met en tête un « mon ami » plein d'emphase, qui servira à capter sa bienveillance. Ensuite il va droit au but : prête-moi trois pains. Après tout, n'était-ce pas demander un bien petit service ? Ce n'est d'ailleurs pas pour lui-même, ajoute-t-il par manière d'excuse, qu'il vient importuner son ami à un pareil moment ; mais un hôte lui est arrivé à l'improviste, fatigué, affamé, et il se trouve n'avoir rien à lui offrir, toutes ses provisions étant épuisées depuis le repas du soir. N'est-ce pas là une raison suffisante pour venir frapper, même à minuit, à la porte d'un ami ? D'autant mieux que l'hôte est également un ami du demandeur, et que « les amis de nos amis sont nos amis ». - A propos des trois pains, Maldonat fait cette naïve et intéressante réflexion, qu'on retrouve d'ailleurs dans plusieurs autres commentaires récents : « Il a dit trois, si je ne m’abuse, car celui qui demandait devait être ami de celui à qui il demandait; et il en fallait un troisième qui était leur ami commun, au cas où l’amitié des deux premiers n’aurait pas été suffisante ». Nous préférons dire simplement avec M. Bisping que « le nombre trois ne sert qu'à rendre l'image plus concrète ». Le lecteur sait que les pains de l'orient consistent des galettes peu épaisses, dont la dimension ne dépasse pas celle de nos assiettes. Notons encore que les Orientaux, pour éviter la brûlante chaleur du jour, voyagent d'ordinaire la nuit durant la belle saison : c'est pour cela que l'hôte de la parabole arrive si tard et occasionne de si grands dérangements.