Luc 11, 42

Quel malheur pour vous, pharisiens, parce que vous payez la dîme sur toutes les plantes du jardin, comme la menthe et la rue et vous passez à côté du jugement et de l’amour de Dieu. Ceci, il fallait l’observer, sans abandonner cela.

Quel malheur pour vous, pharisiens, parce que vous payez la dîme sur toutes les plantes du jardin, comme la menthe et la rue et vous passez à côté du jugement et de l’amour de Dieu. Ceci, il fallait l’observer, sans abandonner cela.
Fulcran Vigouroux
De la rue. La rue, ruta graveolens, plante très aromatique, d’un vert jaunâtre dont on faisait grand usage en Palestine pour l’épicerie et la médecine, est très stimulante, antispasmodique et tonique. L’odeur en est très forte ; le goût des feuilles est amer. Le Talmud déclare que la rue n’est pas soumise à la dîme, mais les Pharisiens voulaient la mettre sur le même pied que les autres plantes potagères dont on devait payer la dîme.
Louis-Claude Fillion
Cfr. Matth. 23, 23 et le commentaire. Jusqu'ici, vv. 39-41, Notre-Seigneur Jésus-Christ a reproché aux Pharisiens leur affreuse hypocrisie, qui les portait à croire qu'un peu d'eau passée sur leurs mains suffisait pour laver leurs souillures morales. Dans trois malédictions qu'il prononce maintenant contre eux, vv. 42-44, il décrit de plus en plus leur esprit faux et antireligieux. Première malédiction : Malheur aux Pharisiens qui pratiquent scrupuleusement de petits détails extralégaux, mais qui négligent l'essentiel de la loi divine. - Mais rattache la pensée précédente à celle-ci : Mais je vois bien qu'il est inutile de vous faire de telles recommandations ; aussi, malheur à vous. - Vous payez la dîme… Les Pharisiens, appliquant le précepte de la dîme (Lev. 28, 30 et ss.) de la façon la plus rigide, avaient compris dans ses limites toutes les plantes potagères en général, et même quelques herbes médicinales telles que la menthe et la rue. Cette dernière, qui n'est pas mentionnée ailleurs dans la Bible, a une tige de 6 à 9 centimètres, sous-ligneuse à la base et très ramifiée au sommet, des feuilles glauques d'une odeur forte et repoussante, des fleurs d'un beau jaune en corymbe. Elle était tenue en grand estime par les anciens, qui l'employaient comme assaisonnement et comme vermifuge. Cfr. Pline, 2. N., 19, 8 ; Columelle, de Re Rust., 12, 7, 5 ; Dioscorides, 3, 45 ; Fréd. Hamilton, La Botanique de la Bible, Nice 18971, p. 102 et s. Le Talmud (Schebiith, 9, 1) la cite pourtant parmi les plantes non astreintes à la dîme ; mais le formalisme pharisaïque jugeait autrement sur ce point. - Et vous négligez… Quel contraste ! Et, dans ce contraste, quelle grave accusation contre les Pharisiens : Renversant l'ordre naturel, ils accomplissent les plus petites choses avec un soin méticuleux, mais ils omettent les plus essentielles sans pudeur et sans remords ; ils multiplient les pratiques de surérogation, mais ils négligent les premiers devoirs de la religion !