Jean 9, 4
Il nous faut travailler aux œuvres de Celui qui m’a envoyé, tant qu’il fait jour ; la nuit vient où personne ne pourra plus y travailler.
Il nous faut travailler aux œuvres de Celui qui m’a envoyé, tant qu’il fait jour ; la nuit vient où personne ne pourra plus y travailler.
Il faut que j’accomplisse les
œuvres… Ces œuvres de Dieu qu'il vient de signaler, cette manifestation brillante des attributs de son Père,
Jésus les rattache maintenant à sa propre personne et à sa mission sur la terre. C'est par mon intermédiaire,
s'écrie-t-il dans la pleine conscience de son rôle, que tout cela doit s'accomplir. Nous conservons le pronom
au singulier (ἐμέ), d'après la plupart des manuscrits majusc. et des versions, comme la leçon la plus
probable ; dans le cas où la variante ημᾶς (« nos ») de א, B, D, L, eût fait partie du texte primitif, il faudrait
dire que Jésus daignait, en employant ce pluriel, identifier ses disciples avec lui-même comme des auxiliaires
dévoués. - Dans la ligne qui suit, les œuvres de celui qui m’a envoyé, l'hésitation cesse à peu près entièrement
parmi les témoins anciens (seuls les Cod.א et L ont encore ἡμᾶς), et à bon droit, car ici l'identification n'était
plus possible, la mission des apôtres n'étant pas de même nature que celle de leur Maître. - Pendant qu’il est
jour (ἕως, aussi longtemps que ; plus bas, v.5, ὅταν, tandis que). Cette expression figurée s'explique sans
peine. Jésus appelle jour le temps désormais si limité de son ministère public et de sa vie. Cf. v.5. Or, c'est
durant le jour qu'on travaille (Cf. Ps. 103, 23), et l'on travaille avec d'autant plus d'activité que l'ouvrage
presse davantage et que la fin de la journée approche. - La nuit vient : l'opposé du jour, par conséquent la
mort du Seigneur Jésus. Cette métaphore existe dans toutes les langues ; il n'est donc pas nécessaire de
supposer avec Rosenmüller, Scholia in h.l., que « C’était peut-être déjà le crépuscule, et la nuit allait bientôt
arriver » et que Jésus tira de là « l’occasion de dire cette phrase ». - Pendant laquelle personne ne peut
travailler. Aucun homme, pas même N.-S. Jésus-Christ en ce qui concernait la portion directement
personnelle de son ministère. De tout ce verset l'on peut rapprocher un intéressant passage du Pirkè Aboth, 2,
19 : « Rabbi Tarphon dit : Le jour est court, et la tâche est grande, et les ouvriers sont paresseux, et la
récompense est considérable, et le maître de la maison est puissant ».