Jean 9, 35

Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors. Il le retrouva et lui dit : « Crois-tu au Fils de l’homme ? »

Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors. Il le retrouva et lui dit : « Crois-tu au Fils de l’homme ? »
Louis-Claude Fillion
Jésus apprit... « L’évangéliste parle du Christ comme s’il n’était qu’un homme, dit très à propos Maldonat, parce que dans cette action il s’est comporté comme un homme, comme nous l’observons en plusieurs endroits ». Le récit ne détermine pas le temps ; mais il est vraisemblable que cette nouvelle scène ne fut pas séparée des précédentes par un bien long intervalle. - Et l’ayant rencontré. L'expression suppose des recherches préalables, tout aimables de la part du divin Maître, mais il voulait récompenser son confesseur courageux, et, par un bienfait autrement grand que celui de la vue, le dédommager des outrages dont on l'avait accablé. - Crois-tu… ? Toi, du moins, quoique tant d'autres demeurent incrédules. - Au Fils de Dieu. La leçon primitive est ici l'objet d'une controverse. Tandis que Tertullien (Contre. Prax. XXII), l'Itala, le copte, l'arménien, les manuscrits A, L, X, Γ, Δ, Λ, etc., lisent « Fils de Dieu », comme la Vulgate (τὸν υἱὸν τοῦ θεοῦ), d'autres documents anciens (א, B, D, sahid., éthiop., etc.) ont « Fils de l'homme » (τὸν υἱὸν τοῦ ἄνθρώπου). Nous dirons avec un critique récent qu'« il faut préférer sans hésiter » la première de ces leçons, non seulement parce qu'elle a pour elle un plus grand nombre de témoins, mais aussi parce que Jésus dut naturellement employer une expression qui fournit un sens clair à l'intelligence de l'aveugle. Or, ce dernier aurait difficilement compris ce qu'il fallait entendre par Fils de l'homme. On objecte, il est vrai, que Notre-Seigneur s'applique plus souvent ce second terme dans les Évangiles. Soit ; mais comparez Joan. 10, 36 et 11, 4, où la leçon n'est pas douteuse, et où il s'appelle lui-même Fils de Dieu.