Jean 9, 30
L’homme leur répondit : « Voilà bien ce qui est étonnant ! Vous ne savez pas d’où il est, et pourtant il m’a ouvert les yeux.
L’homme leur répondit : « Voilà bien ce qui est étonnant ! Vous ne savez pas d’où il est, et pourtant il m’a ouvert les yeux.
Cet homme (ὁ ἄνθρωπος, avec l'article
seulement) leur répondit. Cette fois c'est par tout un petit discours que le mendiant réplique (vv. 30-33). Leur
passion si évidente transforme son courage en hardiesse. Comme sa dialectique écrasera la leur ! - C’est ceci
est emphatique ; θαυμαστόν (étonnant) est accompagné de l'article d'après les meilleurs manuscrits : C'est
précisément en cela que consiste LA merveille ! - A son tour le mendiant oppose deux choses l'une à l'autre ;
l'assertion par laquelle ses juges prétendent ignorer la source des pouvoirs de Jésus (vous ne sachiez pas...),
et sa propre guérison (et qu’il m’ait ouvert...). Elles lui paraissent à bon droit inconciliables.
1344. Voilà la réplique de l’aveugle aux pharisiens il s’étonne d’abord de leur dureté, puis il réfute leur fausseté .
1345. Il faut savoir, en ce qui concerne le premier point, que ce ne sont pas les évènements qui arrivent fréquemment et selon la manière commune, qui nous étonnent; mais ce sont les choses insolites et difficiles, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, qui nous étonnent. Nous nous étonnons en effet des choses bonnes, insolites et difficiles, comme en témoigne le livre d’Esther : Tu es grandement admirable, Seigneur, et ta face est pleine de grâces . Nous nous étonnons aussi des grands maux, selon ce passage de Jérémie : Cieux, soyez frappés de stupeur à ce sujet... dit le Seigneur. Car mon peuple a commis deux crimes .
C’est donc ainsi que l’aveugle leur répond : VOILÀ QUI EST ÉTONNANT, comme s’il disait : Si vous ne reconnaissiez aucune autorité à quelqu’un de petit et semblable à nous, il n’y aurait là rien d’étonnant. Mais que vous voyiez un signe manifeste et évident de la puissance divine [agissant] dans le Christ, et que vous disiez ne pas savoir d’où il est, voilà qui est très étonnant, d’autant qu’il m’a ouvert les yeux.
1346. Par ces mots l’aveugle réfute leur erreur. Il fait de nouveau ici usage d’un tel raisonnement : celui que Dieu écoute, quel qu’il soit, est de Dieu; or Dieu écoute le Christ : donc il est de Dieu.
Il pose d’abord la majeure, puis la mineure : JAMAIS ON N’A ENTENDU DIRE... Enfin il en tire la conclusion : SI CELUI-CI N’ÉTAIT PAS DE DIEU, IL NE POURRAIT RIEN FAIRE.
En ce qui concerne la majeure, l’aveugle évoque ceux que Dieu n’écoute pas, puis il montre qui Dieu écoute : MAIS SI QUELQU’UN REND UN CULTE À DIEU ET FAIT SA VOLONTÉ, CELUI-LÀ IL [DIEU] L’EXAUCE.
1347. Dieu n’écoute pas les pécheurs, et à ce sujet il dit : NOUS SAVONS QUE DIEU N’ÉCOUTE PAS LES PÉCHEURS, comme pour dire : Nous avons sur ce point la même opinion, les pécheurs ne sont pas exaucés par Dieu. C’est pourquoi il est dit dans le psaume : Ils ont crié vers le Seigneur, et le Seigneur ne les a pas exaucés ; et au livre des Proverbes : Alors ils m’invoqueront, et je n'exaucerai pas .
Mais on objectera : Que s’ils pèchent contre toi (et il n'est pas un homme qui ne pèche pas) […] et qu’ils reviennent vers toi de tout leur cœur […] que tes yeux s’ouvrent, je t’en prie, et que tes oreilles soient attentives à la prière qui est faite en ce lieu . Et Luc dit au sujet du publicain qu’il descendit à sa maison justifié . Voilà pourquoi Augustin dit que cet aveugle parle comme quelqu’un qui est encore oint , n’ayant pas encore la connaissance parfaite. En effet Dieu exauce les pécheurs, autrement c’est en vain que le publicain dirait : Seigneur, prends pitié de moi, pécheur .
Mais si nous voulons sauver les paroles de l’aveugle, il faut dire que Dieu n’exauce pas les pécheurs qui persistent dans le péché, mais qu’il exauce les pécheurs qui se repentent de leur péché, lesquels sont plutôt à mettre au nombre des pénitents que des pécheurs .
1348. Cependant un doute s’élève : il est établi que les miracles ne sont pas accomplis par les hommes en raison de leur propre pouvoir, mais grâce à la prière. Or les pécheurs font souvent des miracles, selon ce passage de Matthieu : N’avons-nous pas prophétisé en ton nom? [...] et n'avons-nous pas fait en ton nom de nombreux miracles? Et cependant Dieu dit : Je ne vous ai jamais connus . Ce que l’aveugle dit : NOUS SAVONS QUE DIEU N’ÉCOUTE PAS LES PÉCHEURS semble donc ne pas être vrai.
A cela il y a deux réponses. L’une est générale. C’est que la prière implique deux aspects : elle obtient et elle mérite. Elle obtient donc parfois sans mériter, et parfois mérite sans obtenir. Et ainsi, rien n’empêche que la prière du pécheur obtienne ce qu’elle demande, sans pour autant mériter. En ce sens Dieu écoute les pécheurs, non par mode de mérite, mais dans la mesure où, par la puissance divine qu’ils proclament, ils obtiennent ce qu’ils demandent.
L’autre réponse est spéciale, [elle concerne] le cas dont il parlait, où le miracle accompli fait connaître la personne du Christ.
1345. Il faut savoir, en ce qui concerne le premier point, que ce ne sont pas les évènements qui arrivent fréquemment et selon la manière commune, qui nous étonnent; mais ce sont les choses insolites et difficiles, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, qui nous étonnent. Nous nous étonnons en effet des choses bonnes, insolites et difficiles, comme en témoigne le livre d’Esther : Tu es grandement admirable, Seigneur, et ta face est pleine de grâces . Nous nous étonnons aussi des grands maux, selon ce passage de Jérémie : Cieux, soyez frappés de stupeur à ce sujet... dit le Seigneur. Car mon peuple a commis deux crimes .
C’est donc ainsi que l’aveugle leur répond : VOILÀ QUI EST ÉTONNANT, comme s’il disait : Si vous ne reconnaissiez aucune autorité à quelqu’un de petit et semblable à nous, il n’y aurait là rien d’étonnant. Mais que vous voyiez un signe manifeste et évident de la puissance divine [agissant] dans le Christ, et que vous disiez ne pas savoir d’où il est, voilà qui est très étonnant, d’autant qu’il m’a ouvert les yeux.
1346. Par ces mots l’aveugle réfute leur erreur. Il fait de nouveau ici usage d’un tel raisonnement : celui que Dieu écoute, quel qu’il soit, est de Dieu; or Dieu écoute le Christ : donc il est de Dieu.
Il pose d’abord la majeure, puis la mineure : JAMAIS ON N’A ENTENDU DIRE... Enfin il en tire la conclusion : SI CELUI-CI N’ÉTAIT PAS DE DIEU, IL NE POURRAIT RIEN FAIRE.
En ce qui concerne la majeure, l’aveugle évoque ceux que Dieu n’écoute pas, puis il montre qui Dieu écoute : MAIS SI QUELQU’UN REND UN CULTE À DIEU ET FAIT SA VOLONTÉ, CELUI-LÀ IL [DIEU] L’EXAUCE.
1347. Dieu n’écoute pas les pécheurs, et à ce sujet il dit : NOUS SAVONS QUE DIEU N’ÉCOUTE PAS LES PÉCHEURS, comme pour dire : Nous avons sur ce point la même opinion, les pécheurs ne sont pas exaucés par Dieu. C’est pourquoi il est dit dans le psaume : Ils ont crié vers le Seigneur, et le Seigneur ne les a pas exaucés ; et au livre des Proverbes : Alors ils m’invoqueront, et je n'exaucerai pas .
Mais on objectera : Que s’ils pèchent contre toi (et il n'est pas un homme qui ne pèche pas) […] et qu’ils reviennent vers toi de tout leur cœur […] que tes yeux s’ouvrent, je t’en prie, et que tes oreilles soient attentives à la prière qui est faite en ce lieu . Et Luc dit au sujet du publicain qu’il descendit à sa maison justifié . Voilà pourquoi Augustin dit que cet aveugle parle comme quelqu’un qui est encore oint , n’ayant pas encore la connaissance parfaite. En effet Dieu exauce les pécheurs, autrement c’est en vain que le publicain dirait : Seigneur, prends pitié de moi, pécheur .
Mais si nous voulons sauver les paroles de l’aveugle, il faut dire que Dieu n’exauce pas les pécheurs qui persistent dans le péché, mais qu’il exauce les pécheurs qui se repentent de leur péché, lesquels sont plutôt à mettre au nombre des pénitents que des pécheurs .
1348. Cependant un doute s’élève : il est établi que les miracles ne sont pas accomplis par les hommes en raison de leur propre pouvoir, mais grâce à la prière. Or les pécheurs font souvent des miracles, selon ce passage de Matthieu : N’avons-nous pas prophétisé en ton nom? [...] et n'avons-nous pas fait en ton nom de nombreux miracles? Et cependant Dieu dit : Je ne vous ai jamais connus . Ce que l’aveugle dit : NOUS SAVONS QUE DIEU N’ÉCOUTE PAS LES PÉCHEURS semble donc ne pas être vrai.
A cela il y a deux réponses. L’une est générale. C’est que la prière implique deux aspects : elle obtient et elle mérite. Elle obtient donc parfois sans mériter, et parfois mérite sans obtenir. Et ainsi, rien n’empêche que la prière du pécheur obtienne ce qu’elle demande, sans pour autant mériter. En ce sens Dieu écoute les pécheurs, non par mode de mérite, mais dans la mesure où, par la puissance divine qu’ils proclament, ils obtiennent ce qu’ils demandent.
L’autre réponse est spéciale, [elle concerne] le cas dont il parlait, où le miracle accompli fait connaître la personne du Christ.