Jean 9, 25

Il répondit : « Est-ce un pécheur ? Je n’en sais rien. Mais il y a une chose que je sais : j’étais aveugle, et à présent je vois. »

Il répondit : « Est-ce un pécheur ? Je n’en sais rien. Mais il y a une chose que je sais : j’étais aveugle, et à présent je vois. »
Louis-Claude Fillion
Répartie vraiment inimitable, tant elle a de finesse et de spontanéité. - Si c’est un pécheur, je n’en sais rien. Certes, le mendiant est loin de concéder que Jésus soit un pécheur (Cf. vv. 30-33) ; mais il prononce ces premiers mots à la façon d'un « soit, passons », parce qu'il ne voulait pas entrer avec ses juges dans une discussion théologique où ils auraient pu l'embarrasser. Cela n'est point de ma compétence, semble-t-il dire. Pour le moment, il s'en tient donc au fait personnel, extérieur, manifeste, de sa guérison ; plus tard il argumentera sur ce fait. - Je sais une chose. Il oppose sa science à la leur (« nous savons »). Elle ne porte que sur un point, mais ce point est indiscutable : j’étais aveugle (le participe ὤν du texte grec peut se traduire ou par le présent : étant aveugle de naissance, ou par le passé : ayant été aveugle. Cf. Winer, Grammat. § 45) maintenant je vois. Cette logique était irrésistible, et aucune témoignage ne valait celui-là. Remarquez le beau contraste que le mendiant établit entre les douloureuses ténèbres de ses années passées et la joyeuse lumière de sa vie actuelle. On sent en outre, à travers ses paroles, quelque chose de la vigueur avec laquelle il dut les prononcer. Voyez, Marc. 10, 20 et Luc. 10, 42, un usage analogue de « une chose », pour dénoter une chose importante qui exclut toutes les autres.