Jean 9, 22

Ses parents parlaient ainsi parce qu’ils avaient peur des Juifs. En effet, ceux-ci s’étaient déjà mis d’accord pour exclure de leurs assemblées tous ceux qui déclareraient publiquement que Jésus est le Christ.

Ses parents parlaient ainsi parce qu’ils avaient peur des Juifs. En effet, ceux-ci s’étaient déjà mis d’accord pour exclure de leurs assemblées tous ceux qui déclareraient publiquement que Jésus est le Christ.
Fulcran Vigouroux
Il serait chassé de la synagogue ; c’est-à-dire qu’on ne lui permettrait plus d’entrer dans aucune synagogue pour y entendre la lecture de l’Ecriture et y prier avec les autres Israélites.
Louis-Claude Fillion
Ses parents dirent cela... L'évangéliste intercale une note. vv. 22-23, pour expliquer cette singulière conduite des parents. Ils craignaient les Juifs, dit-il, et ce qu'il ajoute montre bien que leurs craintes n'étaient pas vaines, sans objet. - Car les Juifs étaient déjà convenus... (répétition emphatique de ce nom). Le verbe grec συνετέθειντο (convenir) n'est employé qu'en deux autres occasions du N. Testament : Luc. 22, 5, à propos de l'infâme contrat de Judas avec les Sanhédristes, et Act. 23, 20, pour désigner le complot formé par les Juifs en vue d'assassiner S. Paul. Il indique un échange préalable d'idée sur un point donné et une sorte d'arrangement officieux, non toutefois un décret officiel et solennel. Cf. Bretschneider, s.v. Cette convention, qui datait d'un certain temps (ἤδη), s'était peu à peu ébruitée dans la ville. - Si quelqu’un reconnaissait Jésus... Naguère déjà cette question avait été soulevée et débattue publiquement à Jérusalem, 7, 26 et ss. : Jésus n'est-il pas le Messie ? bien plus : Les hiérarques ne l'ont-ils pas reconnu en cette qualité ? - Chassé de la synagogue (ἀποσυνάγωγος) : ces mots désignent ce que nous appellerions en langage chrétien l'excommunication. Cf. 12, 42 ; 16, 2 ; Matth. 18, 17 ; Luc. 6, 22 (ἀφορίζειν, séparer), etc. Sur les développements que reçut plus tard dans le Judaïsme cette peine religieuse, voyez Calmet, Dissertations sur les supplices des Hébreux ; Keil, Biblische Archaelogie, p.356 et ss. ; Wünsche, Neue Beltraege zur Erlaeuterung der Evang. aus Talmud, p.539 ; les dictionnaires bibliques de Smith, de Kitto, de Riehm, etc. Elle existe encore chez les Juifs contemporains, et l'on voit souvent les Rabbins en user à la manières des Pharisiens, comme d'un moyen d'intimidation.