Jean 9, 21

Mais comment peut-il voir maintenant, nous ne le savons pas ; et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas non plus. Interrogez-le, il est assez grand pour s’expliquer. »

Mais comment peut-il voir maintenant, nous ne le savons pas ; et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas non plus. Interrogez-le, il est assez grand pour s’expliquer. »
Louis-Claude Fillion
Les parents répondirent. Ils font preuve, dans leur réponse, de faiblesse et de ruse tout ensemble. Ainsi qu'il arrive naturellement aux gens du peuple, ils sont intimidés en face de juges puissants (Cf. v.22) et ils ne consentent à dire que des choses incapables de les compromettre. - Est-ce votre fils ? avait-on demandé. Oui, c’est notre fils. Était-il vraiment aveugle de naissance ? Oui, il est né aveugle. Il n'y avait aucun risque à affirmer ces deux faits, aussi les parents parlent ; mais, dès qu'ils voient une apparence de danger, ils se taisent, et à leur savons antérieur ils opposent deux ignorons énergiques (remarquez l'emphase du pronom nous la seconde fois). - Comment voit-il maintenant... Que pourrions-nous savoir de ça ? Nous n'assistions pas à la scène. C'est ainsi qu'ils déclinent toute responsabilité, ou plutôt qu'ils la rejettent sur leur fils, en ajoutant : interrogez-le (avec emphase sur « lui-même » : C'est lui qu'il faut interroger). Après tout, il est assez grand (ἠλιϰία, c.-à-d., la maturité convenable. Cf Bretschneider, Lex. graec. lat., s.v.) ; par conséquent : qu’il parle pour lui-même (ils appuient encore sur le pronom). C'est égoïste, mais aussi c'est naïf et charmant. Du reste, l'aveugle montrera bien qu'il n'avait pas besoin d'avocat : en réalité il saura parler de lui-même à merveille.