Jean 9, 16

Parmi les pharisiens, certains disaient : « Cet homme-là n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. » D’autres disaient : « Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés.

Parmi les pharisiens, certains disaient : « Cet homme-là n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. » D’autres disaient : « Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés.
Catéchisme de l'Église catholique
Les autorités religieuses de Jérusalem n’ont pas été unanimes dans la conduite à tenir vis-à-vis de Jésus (cf. Jn 9, 16 ; 10, 19). Les pharisiens ont menacé d’excommunication ceux qui le suivraient (cf. Jn 9, 22). A ceux qui craignaient que " tous croient en Jésus et que les Romains viennent détruire notre Lieu Saint et notre nation " (Jn 11, 48), le grand prêtre Caïphe proposa en prophétisant : " Il est de votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple et que la nation ne périsse pas tout entière " (Jn 11, 49-50). Le Sanhédrin, ayant déclaré Jésus " passible de mort " (Mt 26, 66) en tant que blasphémateur, mais ayant perdu le droit de mise à mort (cf. Jn 18, 31), livre Jésus aux Romains en l’accusant de révolte politique (cf. Lc 23, 2) ce qui mettra celui-ci en parallèle avec Barrabas accusé de " sédition " (Lc 23, 19). Ce sont aussi des menaces politiques que les grands prêtres exercent sur Pilate pour qu’il condamne Jésus à mort (cf. Jn 19, 12. 15. 21).
Louis-Claude Fillion
Quelques-uns disaient. Tableau dramatique, comme aux vv. 8 et 9. Les Pharisiens se mettent à discuter entre eux sur la personne du Thaumaturge. Deux opinions contradictoires se font jour, selon les deux points de vue distincts auxquels se placent les enquêteurs. Les uns jugent d'après leurs superstitions sabbatiques, et, considérant que Jésus les a négligées (il n’observe pas le sabbat), ils induisent de là qu'il ne saurait être de Dieu (notez de nouveau le dédaigneux ουτος, hic. Cf. 3, 26 ; 6, 42, 52 ; 7, 15, 35, 49 ; 12, 34), par conséquent que le miracle provient du démon, s'il n'est pas une complète imposture. La loi avant tout ! Tel est leur raisonnement. Il n'y a pas de miracle qui puisse tenir contre elle (Cf. Reuss, La théologie johannique, p.27). Et, par un tel sophisme, ces cœurs haineux, ces esprits étroits, prétendent imposer des limites à Dieu, le maître du sabbat, sur son propre terrain. - Mais d’autres... Les autres prennent au contraire le prodige pour base de leur appréciation. Voilà, disent-ils, un homme qui accomplit des actes évidemment merveilleux (de tels miracles au pluriel ; le plus récent leur rappelle tous les autres, que chacun connaissait à Jérusalem) ; il n'est pas possible que ce soit un homme pécheur, attendu que, en règle générale, Dieu ne communique pas sa puissance miraculeuse, surtout à un pareil degré, à ses ennemis les pécheurs. De grands péchés et de grands miracles s'excluent ordinairement (Cf. Ribet, La mystique divine distinguée des contrefaçons diaboliques et des analogies humaines, t. 3, p. 59 et ss.). La violation du sabbat de la part de Jésus n'est qu'apparente, et elle a dû être autorisée par Dieu. Ceux qui argumentaient avec tant de justesse étaient timides, par malheur (Cf. 3, 1, 2 ; 12, 42), et ils n'osaient qu'insinuer faiblement leurs convictions : cela ressort avec netteté de la forme interrogative qu'ils emploient (comment pourrait-il...) au lieu d'une affirmation énergique. - Conclusion : Et il y avait division (c'est le mot grec) entre eux, aucun des deux partis n'ayant réussi à faire prévaloir ses idées. Cf. 7, 43 ; 10, 19.