Jean 9, 12

Ils lui dirent : « Et lui, où est-il ? » Il répondit : « Je ne sais pas. »

Ils lui dirent : « Et lui, où est-il ? » Il répondit : « Je ne sais pas. »
Louis-Claude Fillion
Troisième question, à laquelle le mendiant ne peut répondre que par un simple et rond Je ne sais pas.
Saint Thomas d'Aquin
1312. Une fois rapportée l’illumination miraculeuse de l’aveugle, l’Evangéliste expose l’examen du miracle. En second lieu l’aveugle, à cause du témoignage qu’il rend, est instruit et mis en valeur par le Christ

A. L’EXAMEN DU MIRACLE

Le miracle est d’abord examiné par le peuple , puis par les pharisiens et les chefs du peuple .

L’examen du miracle par le peuple.

L’examen du miracle par le peuple se fait en trois points : d’abord on s’enquiert de la personne de celui qui a été illuminé , puis de l’illumination elle-même , enfin de la personne de celui qui illumine .

L’enquête concernant la personne de celui qui a été illuminé s’opère en trois temps on s’interroge d’abord sur cette personne , puis il est fait état des diverses opinions sur la question . Enfin la question est tranchée .

1313. Une question est ici posée par le peuple, et il y a là deux choses à considérer. L’une est que, à cause de sa grandeur, le miracle était rendu incroyable . C’est pourquoi ils dirent, plus tard : Jamais on n’a entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un aveugle-né . En cela s’accomplit ce qui est dit à leur sujet en Habacuc : Une œuvre a été accomplie ces jours-ci, que personne ne croira lorsqu’on la racontera .

L’autre point remarquable est l’admirable clémence de Dieu, qui accomplissait les miracles non seulement à l’égard des puissants mais aussi à l’égard des gens de basse naissance, en guérissant avec une grande tendresse [pietas ] ceux qui mendiaient. Il montre par là qu’il ne rejette personne à cause de la pauvreté, lui qui est venu pour le salut des hommes — Dieu n'a-t-il pas choisi les pauvres, riches en foi et héritiers du Royaume ? Il est donc significatif que ceux [qui voyaient l’aveugle] disent : N’EST-IL PAS CELUI QUI SE TENAIT ASSIS ET QUI MENDIAIT? autrement dit : cet homme de basse naissance et indigne qu’on s’occupe de lui. Contre cela il est dit dans Baruch : Là ont été ces géants renommés qui furent dès le commencement, de grande stature et connaissant la guerre. Ce n'est pas eux que le Seigneur a choisis, et ils n'ont pas trouvé le chemin de l’instruction .

1314. Des opinions diverses qui sont soutenues par le peuple : CERTAINS DISAIENT : "C’EST LUI", c’est-à-dire celui qui mendiait. Ils disaient cela parce qu’ils l’avaient maintes fois vu mendier et de même parcourir la cité, comme lorsqu’ils l’observèrent allant à la piscine avec la boue. Ils ne pouvaient donc plus dire : "Ce n’est pas lui." Mais d’autres soutenaient l’opinion contraire et disaient : PAS DU TOUT, c’est-à-dire ce n’est pas lui, MAIS IL LUI RESSEMBLE. La raison en est, au dire d’Augustin , que les yeux qui lui avaient été rendus avaient changé son visage. Car rien ne fait connaître l’homme comme le regard : A la vue [ex visu] on connaît un homme .

1315. La question est tranchée par l’aveugle : LUI, c’est-à-dire l’aveugle, DISAIT : "C’EST MOI ", moi qui mendiais.

"Parole de gratitude afin de ne’ pas être condamné pour ingratitude ." En effet, parce qu’il ne pouvait être ingrat pour un tel bienfait et qu’il ne pouvait manifester d’autre signe de gratitude que de confesser sans se lasser qu’il avait été guéri par le Christ, il dit : C’EST MOI, moi qui étais aveugle et qui mendiais. Et maintenant, je vois — Bénissez le Dieu du ciel et devant tous les vivants confessez-le, parce qu’il a exercé envers vous sa miséricorde .

1316. En rapportant cette parole COMMENT, TES YEUX SE SONT-ILS OUVERTS? l’Evangéliste traite de l’enquête portant sur le fait, c’est-à-dire l’illumination. Il expose en premier la question des Juifs, puis la réponse de l’aveugle .

1317. L’Évangéliste dit donc d’abord Si c’est toi l’aveugle qui mendiait, dis-nous donc COMMENT TES YEUX SE SONT OUVERTS? Mais cette question procède de la curiosité, parce que ni celui qui a été guéri, ni nous, n’avons compris le mode de cette guérison — Dans ses diverses œuvres, ne sois pas curieux .

1318. La réponse de l’aveugle fut admirable. Il y montre d’abord la personne qui l’a illuminé : CET HOMME QU’ON APPELLE JÉSUS. C’est avec justesse qu’il l’appelle "homme", lui qui connaissait l’homme et qui était un vrai homme, fait à la ressemblance des hommes . Et bien qu’il ne l’eût pas vu puisqu’il s’éloigne de lui aveugle pour aller vers Siloé, il le connut pour l’avoir entendu et par ce que les hommes en disaient.

Il raconte ensuite le fait : IL A FAIT DE LA BOUE, ET IL A OINT MES YEUX. Là il se révèle véridique, n’affirmant rien d’incertain. Le Seigneur, en effet, avait fait la boue à partir de sa salive, ce que celui-ci ignorait; mais la boue ainsi faite et appliquée sur ses yeux, il la connut par le sens du toucher. Pour cette raison, il ne dit pas : "Il a fait de la boue à partir de sa salive", mais simplement : IL A FAIT DE LA BOUE, ET IL A OINT MES YEUX -Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons reconnu et que nos mains ont touché du Verbe de vie à qui nous en rendons témoignage et nous vous l’annonçons .

En troisième lieu, il rapporte le commandement : IL M’A DIT c’est Jésus qui parle — : "VA À LA PISCINE DE SILOÉ ET LAVE-TOI." Cela aussi nous est nécessaire; en effet, si nous voulons être purifiés de l’aveuglement du cœur, il faut que nous soyons lavés spirituellement — Lavez-vous et soyez purs .

Puis il fait état de son obéissance : ET J’Y SUIS ALLÉ, ET JE ME SUIS LAVÉ, autrement dit : pour avoir écouté le commandement, et conduit par le désir de la vision, j’ai suivi son commandement. Rien d’étonnant à cela puisque, comme il est dit au livre des Proverbes : Le commandement, c’est-à-dire celui qui est accompli, est une lampe .

En dernier lieu, il confesse l’effet du bienfait : ET JE VOIS. Et il est juste qu’il soit illuminé après son obéissance parce que, comme il est dit dans les Actes : Il donnera l’Esprit Saint à ceux qui lui obéissent Voyez la constance de l’aveugle. En effet, comme le dit Augustin "Voici qu’il devient l’annonciateur de la grâce, voici qu’il en porte la bonne nouvelle et la confesse aux Juifs. Cet aveugle confessait sa foi et le cœur des impies était fermé , parce qu’ils n’avaient pas la lumière, c’est-à-dire qu’ils n’avaient pas dans leur cœur la lumière que lui avait désormais sur le visage."

1319. L’Évangéliste expose maintenant l’enquête portant sur la personne de celui qui illumine, et il cite d’abord la question des Juifs. En disant : OÙ EST-IL? ils interrogent par malice , méditant le meurtre. Déjà, en effet, ils avaient conspiré contre le Christ : Mais maintenant, vous cherchez à me tuer .

Il expose ensuite la réponse de l’aveugle : JE NE SAIS. Comme le dit Augustin il ressort de ces mots que ce qui s’est passé en lui corporellement représente, spirituellement, diverses étapes. En effet, il est d’abord, encore aveugle, enduit de boue, et ensuite, lavé, il voit. L’onction représente ici le commencement de la santé corporelle, alors que l’action de se laver obtient la parfaite santé.

Au sens spirituel, l’onction rend catéchumène. Le bain, celui du baptême, rend parfait et illumine. Ainsi donc, les diverses étapes représentent les diverses connaissances. En effet, sa dénégation JE NE SAIS représente la foi imparfaite chez les catéchumènes — Vous adorez ce que vous ne connaissez pas . Elle peut aussi signifier notre foi, comme il est dit dans la première épître aux Corinthiens : C’est partiellement que nous connaissons et partiellement que nous prophétisons .

L’examen du miracle par les pharisiens.

1320. En ajoutant : ILS LE CONDUISENT AUX PHARISIENS, il traite de l’enquête menée par les pharisiens. Ils enquêtent d’abord auprès de l’aveugle puis auprès de ses parents ; MAIS LES JUIFS NE CROYAIENT PAS. Concernant le premier [moment de l’enquête], on présente d’abord celui qui doit être interrogé , puis on expose l’intention de ceux qui interrogent , et enfin l’enquête proprement dite .

1321. Celui qui doit être interrogé, l’aveugle, est présenté par le peuple aux pharisiens , et cela parce qu’ils avaient cherché à savoir par lui où était Jésus pour, s’ils le trouvaient, le conduire aux pharisiens afin de le faire condamner pour avoir violé le sabbat. Mais comme ils n’avaient pas trouvé le Christ, ils amènent l’aveugle afin que, l’interrogeant plus brutalement, ils l’obligent, par leur insistance ou par la crainte [qui en résulterait], à forger quelque mensonge contre le Christ — J’irai donc vers les grands et je leur parlerai. Eux en effet ont reconnu la voie du Seigneur, le jugement de leur Dieu. Et voici que, de plus, tous ensemble ont brisé le joug et rompu les liens .

1322. Par ces mots l’Évangéliste montre que leur intention est perverse; il veut manifester leur mauvais esprit et la cause pour laquelle ils cherchaient le Christ, à savoir trouver un prétexte contre lui et décrier le miracle au nom d’une prétendue prévarication de la Loi, alors que pourtant il avait dit : Le Fils est maître même du sabbat

1323. L’examen est mené par les pharisiens : DE NOUVEAU, DONC, LES PHARISIENS L’INTERROGÈRENT et ils l’interrogent d’abord au sujet de ce qui a été fait , puis au sujet de la personne qui l’a fait .

1324. L’enquête sur le fait est exposée en deux temps : l’interrogation des Juifs, puis la réponse de l’aveugle.

Ils l’interrogent sur la manière dont il a recouvré la vue : DE NOUVEAU, LES PHARISIENS L’INTERROGÈRENT, non pour savoir mais en vue de le calomnier et de le convaincre de mensonge.

Mais l’aveugle répondit sans contredire ce qu’il a dit [précédemment] ni s’écarter de la vérité. IL, c’est-à-dire l’aveugle, LEUR DIT : "IL M’A MIS DE LA BOUE SUR LES YEUX." Il faut d’abord admirer ici la constance de l’aveugle. Car même si, devant les foules par lesquelles il était interrogé sans péril, il avait dit la vérité, il n’y avait alors là rien de grand. Mais que, mis dans un plus grand péril — c’est-à-dire devant les pharisiens — il n’ait pas nié ni rien affirmé de contraire à ce qu’il avait dit auparavant, c’est [la marque] d’une constance admirable — Je parlais de tes témoignages en présence des rois et je n’étais pas confondu Son habileté aussi est admirable. En effet, il observe les usages des narrateurs, qui, une première fois, font un récit détaillé, avec toutes les circonstances, et qui, s’ils doivent le rapporter une seconde fois, l’expriment plus succinctement. C’est pourquoi il ne dit ni le nom de celui qui lui a parlé ni : IL M’A DIT : "VA À LA PISCINE DE SILOÈ ET LAVE-TOI", mais aussitôt, touchant la seule substance du fait, il dit : IL A FAIT DE LA BOUE .

1325. Lorsque l’Évangéliste ajoute : CERTAINS DES PHARISIENS DISAIENT, l’enquête porte sur la personne de celui qui illumine. Il expose d’abord divers jugements des pharisiens sur le Christ, après quoi on cherche à connaître le jugement de l’aveugle .

Concernant le premier point, l’Evangéliste expose d’abord l’opinion de ceux qui blasphèment le Christ, puis l’opinion de ceux qui l’estiment , et conclut enfin qu’il y avait entre eux division et séparation .

1326. À propos des jugements que les pharisiens portent sur le Christ, il faut savoir que ceux qui agissent par malice contre quelqu’un se taisent s’ils voient quelque chose de bon dans ses actions, et manifestent, s’ils le voient, ce qui est mauvais, allant même jusqu’à changer le bien en mal, selon ce passage de l’Ecclésiastique : Changeant les choses bonnes en mauvaises, il tend des pièges, et sur les meilleures il imprimera une tache . C’est bien ce que font les pharisiens. En effet, taisant ce qui apparaissait comme bon, c’est-à-dire l’illumination de l’aveugle, ils manifestent ce qui pouvait être avancé contre le Christ, à savoir la violation du sabbat : CERTAINS DES PHARISIENS, les mauvais et les tortueux, DISAIENT : "IL N’EST PAS DE DIEU, CET HOMME QUI NE GARDE PAS LE SABBAT", alors que pourtant le Christ observait le sabbat. En effet le Seigneur, en interdisant d’œuvrer le jour du sabbat, visait l’œuvre servile qu’est le péché — Celui qui commet le péché est esclave du péché . Donc, celui qui fait les œuvres du péché le jour du sabbat, viole le sabbat. Et donc le Christ, qui était sans péché, gardait bien plus qu’eux le sabbat.

1327. Ici est exposée l’opinion de ceux qui estiment le Christ. Ceux-ci, en effet, avaient conçu une certaine foi à partir des signes , et [de ce fait] ils étaient imparfaitement et faiblement disposés [à l’affirmer] puisque, par crainte des pharisiens et des chefs du peuple, ils avancent, comme s’ils doutaient : COMMENT UN HOMME PÉCHEUR PEUT-IL FAIRE DE TELS SIGNES?

Plus loin il sera dit que nombre des chefs du peuple crurent en lui, mais à cause des pharisiens, ils ne le confessaient pas , alors qu’ils auraient plutôt dû montrer comment le sabbat n’était pas violé, et répondre de manière convenable en faveur de Jésus.

1328. L’Évangéliste conclut à une dissension entre eux, ce qui avait aussi existé au sein du peuple, et c’était le signe de leur perte : Leur cœur a été divisé, maintenant ils périront — Tout royaume qui a été divisé contre lui-même sera ravagé .

1329. Ils s’enquièrent ensuite, auprès de l’aveugle, de son propre jugement. L’interrogation des pharisiens est d’abord exposée, puis la réponse de l’aveugle.

Ils l’interrogent donc : TOI, QUE DIS-TU DE LUI? Cette interrogation, selon Chrysostome , ne vient pas de ceux qui blasphémaient le Christ mais de ceux qui l’estimaient, et cela apparaît dans leur manière d’interroger : ils font mémoire du bienfait reçu en disant : TOI, QUE DIS-TU DE CELUI QUI T'A OUVERT LES YEUX?

Autrement, si les autres l’avaient interrogé, ils n’auraient pas dit cela mais plutôt "celui qui rompt le sabbat". Ils font mémoire du bienfait pour que, ravivant la gratitude de l’aveugle, ils l’amènent à proclamer le Christ. Selon Augustin , c’est une interrogation d’adversaires, de ceux qui veulent calomnier l’homme qui confessait avec constance la vérité, soit pour que, sous l’effet de la crainte, il modifie son jugement, soit au moins pour le jeter hors de la synagogue.

Mais voici la réponse inaltérable de l’aveugle : IL DIT : "C’EST UN PROPHÈTE" Bien que, étant encore comme oint dans son cœur , il ne confessât pas encore le Fils de Dieu, il exprima cependant avec constance ce qu’il pensait, sans toutefois mentir. En effet, le Seigneur a dit de lui-même plus haut : Un prophète n’est sans honneur que dans sa patrie . Et il est dit dans le Deutéronome : Dieu vous suscitera un prophète c’est lui que vous écouterez .

1330. L’Évangéliste traite ici de l’enquête menée auprès des parents. Il expose d’abord la cause de cette enquête, puis l’interrogation . Il donne ensuite leur réponse . Il donne enfin la raison de cette réponse .

1331. La cause de cette seconde enquête fut l’incrédulité des pharisiens. C’est ce que dit l’Evangéliste : MAIS LES JUIFS, c’est-à-dire les pharisiens, NE CRURENT PAS, À SON SUJET, QU’IL AVAIT ÉTÉ AVEUGLE ET QU’IL AVAIT VU, JUSQU’À CE QU’ILS EUSSENT APPELÉ LES PARENTS DE CELUI — l’aveugle — QUI AVAIT VU. Ils font cela avec la volonté de réduire à rien le miracle du Christ, de peur de perdre leur propre gloire — Comment pouvez-vous croire, vous qui recevez les uns des autres votre gloire ?

1332. L’enquête des pharisiens se poursuit auprès des parents , en trois points. D’abord au sujet de la personne du fils : CELUI-CI EST VOTRE FILS? Autrement dit : Est-ce lui?

Ensuite au sujet de sa cécité : DONT VOUS DITES QU’IL EST NÉ AVEUGLE. Ils ne disent pas : "qui fut jadis aveugle" mais DONT VOUS DITES, comme pour dire : "Vous avez inventé cela. Est-ce vrai? O hommes ignobles ! Quel père choisirait de mentir de la sorte au sujet de son fils?" Ils s’efforcent en effet, par ces propos, de les conduire à nier.

Enfin, ils cherchent à connaître la manière dont la vue a été recouvrée : COMMENT DONC VOIT-IL MAINTENANT? comme s’ils disaient : ou bien il est faux qu’il voie maintenant, ou bien [il est faux] qu’il ait précédemment été aveugle. Mais il est manifestement vrai qu’il voit : c’est donc faussement qu’ils le disaient aveugle — A force de paroles il essaiera de venir à bout de toi, et en souriant il t’interrogera sur tes secrets .

1333. Ici est exposée la réponse des parents Les pharisiens les avaient interrogés sur trois points; ils répondent avec fermeté à deux d’entre eux, et pour le troisième ils renvoient à leur fils. Ils témoignent en premier lieu qu’il est bien leur fils : NOUS SAVONS QU’IL EST NOTRE FILS. De même ils reconnaissent le second point, en ajoutant : ET QU’IL EST NÉ AVEUGLE. En cela, il apparaît avec évidence que la vérité est toujours victorieuse du mensonge. C’est pourquoi il est dit dans l’apocryphe d’Esdras que la vérité est victorieuse de tout . Sur le troisième point, c’est-à-dire de quelle manière il voit, ils affirment être dans l’ignorance, d’une part en ce qui concerne la manière dont il voit - MAIS COMMENT IL VOIT MAINTENANT, NOUS NE LE SAVONS PAS -, et d’autre part en ce qui concerne la personne qui l’a illuminé : OU QUI LUI A OUVERT LES YEUX, NOUS, NOUS NE LE SAVONS PAS. Ils disent cela parce que l’enquête était menée contre la personne qui l’a illuminé . C’est pour cela qu’ils renvoient à leur fils en disant : INTERROGEZ-LE, IL A L'ÂGE. QU’IL PARLE DE LUI-MÊME! comme s’ils disaient : "Notre fils, nous l’avons sans doute engendré aveugle, mais cependant pas muet; il peut donc plaider sa propre cause." Et certes c’est bien selon une disposition de la Providence [que le témoignage est rendu par plusieurs], pour que, du fait que les parents confessent ce qu’ils savent et que l’aveugle confirme, lui qui a été guéri, la vérité du miracle apparaisse davantage.

1334. La raison de la réponse est ainsi exposée : SES PARENTS DIRENT CELA parce qu’ils craignaient les Juifs. Ils étaient encore imparfaits, et ils n’osèrent pas accomplir ce que dit le Seigneur : Ne craignez pas ceux qui tuent le corps . La cause de leur crainte fut que LES JUIFS S’ÉTAIENT DÉJÀ ENTENDUS, POUR QUE, SI QUELQU’UN CONFESSAIT QUE JÉSUS EST LE CHRIST, ON L’EXCLÛT DE LA SYNAGOGUE -Je vous ai dit ces choses pour que vous ne soyez pas scandalisés ils vous excluront des synagogues . Et comme le dit Augustin , ce n’était déjà plus un mal d’être exclu de la synagogue, car ceux qu’ils repoussaient, le Christ les recevait.

1335. L’Évangéliste a rapporté plus haut l’enquête portant sur cette affaire, menée auprès de l’aveugle et de ses parents. Main tenant [les pharisiens] persuadent l’aveugle de nier la vérité et d’affirmer le faux. Ils le persuadent d’abord de nier la vérité, ils lui infligent ensuite une malédiction , et enfin ils portent une condamnation .