Jean 9, 11
Il répondit : « L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue, il me l’a appliquée sur les yeux et il m’a dit : “Va à Siloé et lave-toi.” J’y suis donc allé et je me suis lavé ; alors, j’ai vu. »
Il répondit : « L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue, il me l’a appliquée sur les yeux et il m’a dit : “Va à Siloé et lave-toi.” J’y suis donc allé et je me suis lavé ; alors, j’ai vu. »
Comment tes
yeux... ? L'identité une fois constatée, on veut savoir de quelle manière a été opérée la guérison : c'est la
question du mode après celle du fait. - Il répondit : cet homme... Le mendiant raconte purement et
simplement ce qu'il connaît du prodige. D'après le grec, le pronom ἐϰεῖνος devrait plutôt se rattacher au
verbe ἀπεϰρἱθη ; il désignerait par conséquent l'aveugle. Les articles placés devant ἄνϐρωπος et devant
λεγόμενος d'après les meilleurs manuscrits, mettent suffisamment en relief la personne du thaumaturge.
Notez la manière dont la foi de cet homme va toujours s'accentuant et grandissant. Ici, il ne connaît Jésus que
par son nom célèbre et il semble s'être peu inquiété de la mission que le Sauveur pouvait bien remplir ; plus
loin, v.17, il le regarde comme un prophète ; puis quelque temps après, v.33, il ira jusqu'à dire que Jésus vient
de Dieu ; enfin, v.38, il l'adorera sous le titre de Fils de Dieu. - A fait de la boue. Dans son rapport, il omet
naturellement le premier acte de Jésus, « il crachat » (v.6), dont il n'avait pas été témoin. Il ignorait de quelle
façon avait été produite la boue mise sur ses yeux. - Va à la piscine de Siloé. La leçon primitive du grec,
d'après א, B, D, L, etc., portait simplement : « Va à Siloé ». - J’y suis allé... Ce trait final est vraiment parfait.
« La fameuse dépêche de César : VENI, VIDI, VICI, n'exprimait pas avec plus d'éloquence la rapidité de sa
conquête, que le récit de l'aveugle ne nous fait connaître sa guérison instantanée. » (Card. Wiseman,
Mélanges religieux, scientifiques et littéraires. Paris 1858, p.108). La phrase grecque est légèrement
différente : les deux premiers verbes sont au participe aoriste ; le troisième seul, celui qui est le plus
important parce qu'il indique le résultat, est au temps défini (ἀπελθὼν οὔν xαὶ νιψάμενος ἀνέδλεψα). Ce
dernier mot, qui signifie proprement « voir de nouveau », paraît d'abord extraordinaire dans la bouche d'un
aveugle-né ; il est exact cependant si l'on se place à un point de vue général. « On ne dit pas non plus de
quelqu’un qu’il a mal accepté d’être privé de ce qui est la propriété de la nature humaine elle-même ».
Grotius, h. l. Pausanias, Messen. 4, l'emploie d'une manière identique. Cf. l’Évangile de Nicodème, chap. 6
(ap. Thilo, Codex apocr. p. 558).