Jean 8, 46

Qui d’entre vous pourrait faire la preuve que j’ai péché ? Si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas ?

Qui d’entre vous pourrait faire la preuve que j’ai péché ? Si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas ?
Catéchisme de l'Église catholique
Jésus, le Messie d’Israël, le plus grand donc dans le Royaume des cieux, se devait d’accomplir la Loi en l’exécutant dans son intégralité jusque dans ses moindres préceptes selon ses propres paroles. Il est même le seul à avoir pu le faire parfaitement (cf. Jn 8, 46). Les Juifs, de leur propre aveu, n’ont jamais pu accomplir la Loi dans son intégralité sans en violer le moindre précepte (cf. Jn 7, 19 ; Ac 13, 38-41 ; 15, 10). C’est pourquoi à chaque fête annuelle de l’Expiation, les enfants d’Israël demandent à Dieu pardon pour leurs transgressions de la Loi. En effet, la Loi constitue un tout et, comme le rappelle S. Jacques, " aurait-on observé la Loi tout entière, si l’on commet un écart sur un seul point, c’est du tout que l’on devient justiciable " (Jc 2, 10 ; cf. Ga 3, 10 ; 5, 3).

Jésus n’a pas aboli la Loi du Sinaï, mais Il l’a accomplie (cf. Mt 5, 17-19) avec une telle perfection (cf. Jn 8, 46) qu’Il en révèle le sens ultime (cf. Mt 5, 33) et qu’Il rachète les transgressions contre elle (cf. He 9, 15).

Jésus n’a pas connu la réprobation comme s’il avait lui-même péché (cf. Jn 8, 46). Mais dans l’amour rédempteur qui l’unissait toujours au Père (cf. Jn 8, 29), il nous a assumé dans l’égarement de notre péché par rapport à Dieu au point de pouvoir dire en notre nom sur la croix : " Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné " (Mc 15, 34 ; Ps 22, 1). L’ayant rendu ainsi solidaire de nous pécheurs, " Dieu n’a pas épargné son propre Fils mais l’a livré pour nous tous " (Rm 8, 32) pour que nous soyons " réconciliés avec Lui par la mort de son Fils " (Rm 5, 10).
Louis-Claude Fillion
Absolument et fièrement, Notre-Seigneur proteste contre leur manière d’agir, et il revendique un privilège que personne autre n’a jamais songé à s’arroger. - Qui d’entre vous pourra prouver que j’ai péché ? (en grec littéralement : me convainc ; l’emploi du présent est vigoureux et pittoresque). Défi vraiment divin ! et quoique Jésus eût en face de lui des ennemis si acharnés, aucun d’eux n’osa relever le gant. Et pourtant, sa vie était publique et connue de tous. « Jour et nuit, dans les situations les plus diverses, on pouvait l’observer et l’épier, ce que ses adversaires ne manquèrent pas de faire ; malgré cela, personne ne pouvait le convaincre d’un seul péché… En d’autres circonstances, ils l’avaient accusé, mais par derrière, d’être un gourmand, un violateur du sabbat et un révolutionnaire. Pourquoi donc en ce moment aucun de leurs anciens griefs ne leur vint-il à l’esprit ? C’est qu’ils n’osaient le faire en face même de Jésus, auquel il aurait été si facile de retourner leurs accusations contre eux avec une puissance écrasante ». Schegg, h. l. Il faut laisser au mot « péché » toute son étendue : on enlèverait à la pensée presque toute sa force si on le restreignait au mensonge. - Si je vous dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas ? Pourquoi le traiter, lui si saint et si divinement parfait, comme le dernier des menteurs ? Voyez, 7, 18, la connexion intime qui existe entre l’innocence et la vérité, le mensonge et le péché.