Jean 8, 38
Je dis ce que moi, j’ai vu auprès de mon Père, et vous aussi, vous faites ce que vous avez entendu chez votre père. »
Je dis ce que moi, j’ai vu auprès de mon Père, et vous aussi, vous faites ce que vous avez entendu chez votre père. »
Et pourquoi les Juifs, après avoir reçu la parole du Sauveur (verset 31), ne lui
laissaient-ils pas gagner en eux le moindre espace ? C’est à cause de la différence fondamentale qui régnait
entre eux et Jésus-Christ. Remarquez, dans ce verset et les suivants, l’opposition perpétuelle et saisissante
des pronoms « je » et « vous », déjà mentionnée antérieurement, et le fréquent parallélisme, soit des pensées,
soit des expressions. - Moi, je dis ce que… Si la leçon ὅ de la Recepta est authentique, cet emploi du
singulier désignerait collectivement toutes les choses saintes, et sublimes, et parfaites, que Jésus contemplait
auprès de son Père céleste, réunies dans une adorable unité. Mais le pluriel ᾅ (« quae ») est mieux garanti (א,
B, C, D, X). - Ce que j’ai vu chez mon Père. Concept tout à fait caractéristique du quatrième évangile. Cf. 3,
11, 32 ; 5, 19. Le pronom grec μου (de moi, traduit par mon) a été probablement ajouté (il est omis dans B,
C, L, T, X). - Je dis : il proclamait cela et seulement cela, ainsi qu’il l’a déjà dit à plusieurs reprises. Cf. 5 et
7, en plusieurs endroits. - Et vous, (le grec ajoute donc, si vous êtes conséquents avec vous-mêmes).
« antithèse pleine de vie », s’écrie le P. Patrizi. - Vous faites ce que vous avez chez en votre père. La
multiplicité des choses mauvaises qu’ils ont contemplées à leur tour auprès de leur père. Le grec a de
nouveau quelques variantes instructives. C’est ainsi que la plupart des meilleurs manuscrits lisent « avez
entendu » : ce qui est beaucoup plus exact, car les Juifs n’avaient pas à proprement parler le démon pour
père ; mais ils avaient entendu ses suggestions malsaines. - Vous faites. Est aussi un changement notable. En
parlant de lui-même, Jésus avait dit : je déclare et j’annonce ce que je vois auprès de mon Père ; car la
prédication formait la partie centrale de sa vie publique. Maintenant il fait allusion aux œuvres malignes et
perfides de ses ennemis : voilà pourquoi il dit : vous faites. - Quelques auteurs anciens et modernes traitent le
verbe faire comme un impératif, ce qui est possible grammaticalement ; dans ce cas c’est Abraham qui serait
désigné par Jésus comme un modèle : Vous aussi, imitez votre Père et ses œuvres excellentes. Mais le
contexte (Cf. verset 44) montre qu’il vaut mieux traduire comme l’a fait la Vulgate, et croire que dès ce
verset Jésus avait en vue le démon comme le père des Juifs au point de vue moral. « Un peu auparavant, il a
parlé d’Abraham, mais comme source de leur existence charnelle, et non comme modèle de leur vie
spirituelle ; il nommera leur autre père, celui qui ne les a pas engendrés, celui qui ne les a pas faits hommes,
mais dont ils étaient les fils, sinon en tant qu’hommes, du moins en tant qu’hommes méchants ; sinon en tant
que sa race, du moins en tant que ses imitateurs. » S. Augustin, Traité 42, 2 sur S. Jean.