Jean 8, 28
Jésus leur déclara : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS, et que je ne fais rien de moi-même ; ce que je dis là, je le dis comme le Père me l’a enseigné.
Jésus leur déclara : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS, et que je ne fais rien de moi-même ; ce que je dis là, je le dis comme le Père me l’a enseigné.
Le nom divin " Je suis " ou " Il est " exprime la fidélité de Dieu qui, malgré l’infidélité du péché des hommes et du châtiment qu’il mérite, " garde sa grâce à des milliers " (Ex 34, 7). Dieu révèle qu’Il est " riche en miséricorde " (Ep 2, 4) en allant jusqu’à donner son propre Fils. En donnant sa vie pour nous libérer du péché, Jésus révélera qu’Il porte Lui-même le nom divin : " quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous saurez que ‘Je suis’ " (Jn 8, 28).
La vérité de la divinité de Jésus est confirmée par sa Résurrection. Il avait dit : " Quand vous aurez élevé le Fils de l’Homme, alors vous saurez que Je Suis " (Jn 8, 28). La Résurrection du Crucifié démontra qu’il était vraiment " Je Suis ", le Fils de Dieu et Dieu Lui-même. S. Paul a pu déclarer aux Juifs : " La promesse faite à nos pères, Dieu l’a accomplie en notre faveur (...) ; il a ressuscité Jésus, ainsi qu’il était écrit au Psaume premier : Tu es mon Fils, moi-même aujourd’hui je t’ai engendré " (Ac 13, 32. 34 ; cf. Ps 2, 7). La Résurrection du Christ est étroitement liée au mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu. Elle en est l’accomplissement selon le dessein éternel de Dieu.
Finalement, c’est en Jésus que le Nom du Dieu Saint nous est révélé et donné, dans la chair, comme Sauveur (cf. Mt 1, 21 ; Lc 1, 31) : révélé par ce qu’il Est, par sa Parole et par son Sacrifice (cf. Jn 8, 28 ; 17, 8 ; 17, 17-19). C’est le cœur de sa prière sacerdotale : " Père saint ... pour eux je me consacre moi-même, afin qu’ils soient eux aussi consacrés en vérité " (Jn 17, 19). C’est parce qu’il " sanctifie " lui-même son Nom (cf. Ez 20, 39 ; 36, 20-21) que Jésus nous " manifeste " le Nom du Père (Jn 17, 6). Au terme de sa Pâque, le Père lui donne alors le Nom qui est au-dessus de tout nom : Jésus est Seigneur à la gloire de Dieu le Père (cf. Ph 2, 9-11).
Jésus leur dit donc. Parce que les Pharisiens n’avaient pas reconnu à son langage sa
nature et sa mission divines, Jésus va leur indiquer des événements prochains qui leur dessilleront les yeux. -
Quand vous aurez élevé... Nous avons vu plus haut (3, 14 ; voyez le commentaire, et comparez aussi 12, 32-
33) que le Sauveur désigne par ce verbe son exaltation sur l’arbre de la croix. Il attribue sa mort aux Juifs,
dont elle fut l’œuvre en réalité, les Romains n’ayant joué dans le crucifiement de Jésus que le rôle de
bourreaux secondaires. Cf. Act. 3, 13-35. - Alors vous connaîtrez... met en contraste la science future des
Pharisiens avec leur ignorance présente. - Ce que je suis : que je suis le Messie, le Fils de Dieu. Cf. verset 24.
Notre-Seigneur désigne-t-il ici une connaissance pratique, basée sur la foi, en d’autres termes une
conversion réelle ? Beaucoup d’interprètes l’ont admis, et ils allèguent le passage Luc. 23, 48, où l’on voit
en effet quelques Juifs croire en Jésus-Christ immédiatement après sa mort ; mais il nous semble plus
conforme à l’ensemble du contexte de laisser au verbe « connaître » sa signification générale : Malgré vous,
et forcés par les événements, vous reconnaîtrez alors qui je suis. Cf. 7, 33, 34 ; 8, 21. - La fin du verset, de
moi-même dépend encore de connaîtrez - Je ne fais rien Cf. 5, 19. Nouvelle preuve de l’entière conformité
qui existe entre la manière d’agir du Christ et celle de Dieu son Père. - Mais que je parle selon ce que le Père
m’a enseigné. Cf. 7, 16. « Ce que » est en corrélation avec « selon », et fortement accentué, comme au verset
26. De ses actes, accomplis en union avec Dieu, Jésus revient à sa prédication qui reflète intégralement la
pensée divine. Mais il y a plus encore, ainsi que l’exprime si bien S. Augustin, Traité 40, 5 : Pour le Fils, être
et savoir sont une seule et même chose: il tient donc la science de celui de qui il tient l’existence : il n’en a
pas reçu, d’abord l’être, et ensuite le savoir ; mais, en l’engendrant il lui a communiqué la science, de la
même manière qu’en l’engendrant il lui a communiqué l’existence ».