Jean 7, 5

En effet, les frères de Jésus eux-mêmes ne croyaient pas en lui.

En effet, les frères de Jésus eux-mêmes ne croyaient pas en lui.
Louis-Claude Fillion
Entre cette étrange demande et la réponse du divin Maître, S. Jean intercale une courte, mais significative réflexion, qui cadre si bien avec son plan : Ses frères non plus ne croyaient pas. Pas même eux, quoique ils eussent dû se trouver au premier rang parmi les croyants ! Douloureuse et tragique allusion à l'incrédulité de tant d'autres Juifs. L'imparfait dénote encore la coutume, la durée. Cependant, ce serait exagérer que de prendre ces mots dans le sens d'un manque absolu de foi ; les versets 3 et 4 ont réfuté d'avance une telle opinion. Aussi est-il difficile de comprendre comment S. Jean Chrysostome, S. Augustin, Théophylacte, Euthymius et d'autres en sont venus à penser que la démarche des "frères" était un piège pour attirer Jésus à Jérusalem et l'y faire tomber entre les mains de ses ennemis. Leur foi existe, mais vacillante et très imparfaite ; frappés des miracles de Notre-Seigneur, ils soupçonnent en lui le Messie : toutefois ils partagent les préjugés de leurs contemporains, et ils rêvent à un Christ humainement glorieux, qu'ils voudraient voir au plus tôt à la tête de la nation. C'est pour cela qu'ils le pressent d'aller se faire introniser dans la capitale. Nous retrouverons plus tard les frères du Christ parmi les vrais croyants, Act. 1, 14; 1 Cor. 9, 5 ; Gal. 1, 19. Leur foi s'était purifiée après la résurrection.