Jean 7, 33
Jésus déclara : « Pour un peu de temps encore, je suis avec vous ; puis je m’en vais auprès de Celui qui m’a envoyé.
Jésus déclara : « Pour un peu de temps encore, je suis avec vous ; puis je m’en vais auprès de Celui qui m’a envoyé.
La parole de Jésus fut occasionnée par la démarche de ses ennemis,
qui souleva tout naturellement en lui la pensée de sa mort prochaine. Parole solennelle, profonde, grosse de
menaces pour les Juifs incrédules. L'évangéliste ne dit pas en quel lieu ni à quel moment elle fut prononcée :
vraisemblablement c'est une continuation pure et simple de la scène qui précède, v. 14-32. - Leur. Omis par
les plus anciens manuscrits grecs : non-seulement aux valets du Sanhédrin, quand Notre-Seigneur les vit
venir à lui, mais aussi à tous les auditeurs, pour les exciter à mettre à profit, en vue de leur salut, le peu de
temps qu'il devait rester avec eux. - Avec vous pour un peu de temps. Six mois seulement le séparaient de sa
Passion, puisqu'on célébrait alors la fête des Tabernacles, et que la Pâque suivante, il le lisait dans les divins
décrets, amènerait la catastrophe finale. - Puis je m’en vais. Le présent de la certitude et du prompt
accomplissement. Rien de plus clair actuellement que ces mots : Jésus va retourner au ciel, vers son Père ;
mais ses auditeurs les trouvèrent pleins d'obscurité. Cf. v. 35-36. Avec quel calme et sous quel magnifique
aspect Notre-Seigneur envisage son cruel supplice ! C'est que dans la mort ignominieuse il contemple son
noble triomphe. Comme le fait observer M. Westcott, Jésus emploie trois verbes distincts dans le quatrième
évangile pour exprimer l'idée du départ. Le premier verbe appuie sur le côté personnel du départ, sur la
séparation qui en est la conséquence (8, 14, 21 et ss. ; 13, 3, 33, 36 ; 14, 4 et 5, 28 ; 16, 5, 10, etc.) ; le second
associe à l'éloignement un but, une mission, quelque œuvre à accomplir (7, 35 ; 14, 3, 12, 28 ; 16, 7, 28) ; le
troisième indique le départ purement et simplement (16, 7). Voyez le chap. 10, v. 7-10, où ils viennent
successivement sur les lèvres de Notre-Seigneur avec ces diverses nuances. - A celui qui m’a envoyé. Dans
une autre conversation avec les Juifs, 5, 18 et ss., Jésus avait souvent appuyé sur sa nature divine ; cette fois
il parle surtout de sa mission. Cf. v. 16, 18, 28, 29, etc. « je m'en vais » et « celui qui m'a envoyé » sont des
expressions corrélatives : un ambassadeur n'est envoyé que pour un temps ; sa mission achevée il retourne
auprès de son maître.