Jean 7, 27
Mais lui, nous savons d’où il est. Or, le Christ, quand il viendra, personne ne saura d’où il est. »
Mais lui, nous savons d’où il est. Or, le Christ, quand il viendra, personne ne saura d’où il est. »
Les auteurs de l'hypothèse se hâtent de la renverser eux-mêmes.
L'objection qu'ils vont formuler est en parfaite harmonie avec toute la tradition rabbinique. - Nous savons
d’où il est. « Où » ne représente pas ici le lieu de la naissance, ni les ancêtres en général, mais la parenté
immédiate et actuelle. Cet adverbe a une signification identique dans les deux moitiés du verset ; or, dans la
seconde il est appliqué à l'origine du Messie, et les prophéties avaient annoncé dans les termes les plus clairs
qu'il naîtrait à Bethléem et qu'il appartiendrait à la famille de David. Cf. v. 41 et 42. - Quand le Christ
viendra, personne ne saura… Le verbe grec n'est plus le même, parce que l'on veut indiquer un autre genre
de connaissance. « Nous savons » quels sont les parents de Jésus : c'est une science complète et toute
acquise; « personne ne sait » quels sont ceux du Christ : c'est une science que l'on suppose ne devoir venir
que lentement et peu à peu. Rien de plus intéressant que ces délicatesses du langage évangélique. Voyez, 8,
55 ; 13, 7 ; 14, 7 ; 21, 17, d'autres exemples d'un emploi alternatif des deux mêmes verbes. - D’où il est. Au
dire des Rabbins, après être né secrètement à Bethléem, le Messie devait vivre on ne sait en quel lieu et dans
le plus profond mystère, jusqu’au jour où il ferait une soudaine et brillante apparition. Cf. A. Wünsche, l.c.,
p. 526. S. Justin Martyr mentionne aussi cette singulière opinion dans son Dial. cum Tryph, § 8. D’où
pouvait-elle bien provenir ? Probablement de quelques-uns des oracles suivants, qu’on avait mal interprétés :
Is. 53, 8 : « Qui racontera la génération éternelle du Messie? » ; Dan. 7, 13 : « Je voyais venir, avec les nuées
du ciel, comme un Fils d’homme » ; Mich. 5, 2 : « Celui qui doit régner dans Israël, dont la génération est
dès le commencement, dès l’éternité » ; Malachie, 3, 1 : « Voici que j’envoie mon messager pour qu’il
prépare le chemin devant moi ; et soudain viendra dans son Temple le Seigneur que vous cherchez ». Cf.
Langen, Das Judenthum in Palaestina zur Zeit Christi, p. 46 et ss.