Jean 7, 20

La foule répondit : « Tu as un démon. Qui donc cherche à te tuer ? »

La foule répondit : « Tu as un démon. Qui donc cherche à te tuer ? »
Louis-Claude Fillion
Pourquoi cherchez-vous… Pour quel motif ? Quel crime ai-je donc commis? Les "Juifs" (Cf. v. 15) que visaient les dernières paroles de Jésus gardent un silence significatif. Qu'auraient-ils pu répondre ? Mais la foule naïve riposte : composée en majeure partie d'étrangers venus à Jérusalem pour la fête, elle ignore les desseins des hiérarques. Comparez le v. 25, où nous voyons les habitants de la capitale parfaitement instruits du véritable état des choses. - Qui est-ce qui cherche... Aucun de ces bons provinciaux ne nourrissait un pareil projet, et ils jugent tous leurs coreligionnaires d'après leurs propres sentiments. Il n'y a donc, suivant eux, qu'une manière d'expliquer l'apostrophe lancée par Jésus contre l'auditoire ; il est en proie à une idée fixe, à une hallucination qui a le démon pour auteur : vous êtes possédé du démon. Par ces mots, ils ne voulaient pas indiquer une possession proprement dite (comparez 8, 48, et le commentaire), mais une forte dépression morale, produite par le malin esprit, et analogue à ce que les Grecs nommaient mauvais esprit. Cf. 10, 20 ; et aussi Matth. 11, 18 ; Luc 7, 33, où le même dire est appliqué à Jean-Baptiste, que l'on trouvait trop sombre et trop austère. Ici Jésus laisse tomber sans y répondre ce propos d'ignorants ; plus loin il relèvera l'accusation parce qu'elle aura un caractère plus grave.