Jean 7, 2

La fête juive des Tentes était proche.

La fête juive des Tentes était proche.
Fulcran Vigouroux
La Scénopégie : c’est-à-dire la fête des Tabernacles. ― La fête des Tabernacles se célébrait tous les ans en mémoire du temps que les Hébreux, après avoir quitté l’Egypte, avaient vécu sous la tente dans le désert du Sinaï, voir Lévitique, 23, 40, et aussi pour remercier Dieu de la moisson et de la vendange, voir Deutéronome, 16, 13. Elle commençait le 15 du mois de Tischri (fin septembre) et durait sept jours. Pendant la semaine de la fête, les Juifs habitaient dans des tentes de feuillage, construites sur les toits plats des maisons ou dans les cours ou sur les places publiques, et c’est de là que venait le nom de Scénopégie.
Louis-Claude Fillion
La solennité avec toute son octave, et pas simplement un jour isolé. - La fête des Tabernacles ou des Tentes. Cf. Lev. 23, 33-36; Deut. 16, 13-15; Neh. 8, 15; 2 Mach. 10, 6-7. C'était, avec la Pâque et la Pentecôte, une des grandes solennités religieuses des Juifs. On la célébrait au septième mois, nommé Tischri, pendant huit jours complets (du 15 au 22, vers le commencement d'octobre) ; car à l'octave ordinaire on avait ajouté un huitième jour, qui était rigoureusement chômé comme le premier, tandis que les autres étaient simplement traités à la façon d'une "demi-fête". Le premier but de son institution avait été de conserver le souvenir des longues pérégrinations des Israélites à travers le désert avant leur installation dans la Terre promise : c'est pour cela qu'on la passait tout entière sous des cabanes de feuillage, dressées dans les rues, sur les places publiques, dans les cours ou sur les toits plats des maisons, afin d'imiter ainsi les ancêtres qui avaient vécu près de trente-neuf ans sous la tente. Cf. notre Atlas archéolog. de la Bible, pl. 85, fig. 1. De là son nom principal. C'était aussi la fête des récoltes, qui alors étaient totalement rentrées dans la cave ou au grenier. De là son caractère extrêmement joyeux, vanté par l'historien Josèphe et par les Talmudistes. Ces derniers la mentionnent fièrement comme "la fête" par antonomase, ajoutant que "quiconque n'y a pas assisté ne sait pas ce que c'est qu'une fête". Cf. Wünsche, Neue Beiträge zur Erleüterung der Evangelien aus Talmud und Midrasch, p. 522 et s. ; Haneberg, Relig. Alterthümer, p. 673 ; Edersheim, The Temple, its Ministry and Services, p. 232 et s. Ceux qui y prenaient part se livraient à de telles manifestations d'allégresse, agitant leur loulab (bouquet composé d'une palme, de branches de myrte, etc.), chantant bruyamment, etc., que Plutarque, Sympos. 4, 6, 2, témoin de ces cérémonies, crut qu'elles avaient pour fin le culte de Bacchus ! Aujourd'hui encore, la fête des Tabernacles est chère à tous les Juifs, qui ont gardé la plupart de leurs anciens rites. Voyez Stauben, La vie juive en Alsace, p. 170 et ss.; E. Coypel, Le Judaïsme, esquisse des mœurs juives, p. 218 et ss., et notre Atlas archéologique de la Bible, pl. 87, fig. 3.