Jean 7, 18

Si quelqu’un parle de sa propre initiative, il cherche sa gloire personnelle ; mais si quelqu’un cherche la gloire de celui qui l’a envoyé, celui-là est vrai et il n’y a pas d’imposture en lui.

Si quelqu’un parle de sa propre initiative, il cherche sa gloire personnelle ; mais si quelqu’un cherche la gloire de celui qui l’a envoyé, celui-là est vrai et il n’y a pas d’imposture en lui.
Louis-Claude Fillion
Il existe un autre critère, celui-ci extérieur et objectif, pour juger une doctrine et voir si elle est réellement divine : c'est la conduite personnelle du prédicateur et le but qu'il se propose en prêchant. Jésus emploie presque la forme syllogistique pour exposer ce nouveau raisonnement. Il ne se met pas directement en scène, mais il est aisé de comprendre qu'il parle de lui à la troisième personne. - Majeure de l'argument : celui qui parle de lui-même. Tout homme qui parle en son nom privé, qui prêche sans aucune mission supérieure un enseignement provenant de son propre fond, celui-là cherche sa propre gloire. Le caractère de son enseignement, c'est l'ambition ; non pas, sans doute, d'une manière nécessaire et absolue, mais d'après ce qui arrive très souvent parmi les hommes, à cause de leur égoïsme et de leur orgueil. Elle est innombrable, la multitude des faux prophètes, des faux philosophes, des faux réformateurs en religion, qui ont avant tout parlé pour faire du bruit autour de leur nom, pour conquérir des suffrages, pour briller, comme l'on dit. Et quand il arrive que ces beaux parleurs sont les ambassadeurs d'un autre, leur attitude est doublement odieuse, puisqu'ils s'exaltent eux-mêmes aux dépens de celui dont ils tenaient leur mission. Reproche tacite à l'adresse des docteurs juifs qui entouraient alors Notre-Seigneur. Cf. v. 44. - Celui qui cherche la gloire de celui qui l’a envoyé. Mineure et conclusion. « Celui qui l'a envoyé » représente Dieu, d'après l'ensemble du contexte. - Est véridique. Le pronom est fortement accentué. Quand un envoyé a pour unique souci la gloire de son maître, il est infailliblement véridique, car il oublie ses propres intérêts et s'efface pour mettre en relief celui qui l'accrédite : quel intérêt aurait-il à mentir ? - Et il n’y a pas d’injustice en lui. Répétition de l'idée sous une forme négative. A première vue, on s'étonne de trouver ici le mot injustice, au lieu de « mensonge », que semblerait exiger le parallélisme ; mais S. Jean emploie à dessein l'expression la plus étendue, qui est en même temps la plus énergique et qui relève l'impure racine du mensonge. Cf. Rom. 1, 18 ; 2, 8 ; 1 Cor. 13, 6.