Jean 3, 5

Jésus répondit : « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu.

Jésus répondit : « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
Catéchisme de l'Église catholique
Le terme " Esprit " traduit le terme hébreu Ruah qui, dans son sens premier, signifie souffle, air, vent. Jésus utilise justement l’image sensible du vent pour suggérer à Nicodème la nouveauté transcendante de Celui qui est personnellement le Souffle de Dieu, l’Esprit divin (Jn 3, 5-8). D’autre part, Esprit et Saint sont des attributs divins communs aux Trois Personnes divines. Mais en joignant les deux termes, l’Écriture, la liturgie et le langage théologique désignent la Personne ineffable de l’Esprit Saint, sans équivoque possible avec les autres emplois des termes " esprit " et " saint ".

Ce sacrement est aussi appelé " le bain de la régénération et de la rénovation en l’Esprit Saint " (Tt 3, 5), car il signifie et réalise cette naissance de l’eau et de l’Esprit sans laquelle " nul ne peut entrer au Royaume de Dieu " (Jn 3, 5).

L’eau baptismale est alors consacrée par une prière d’épiclèse (soit au moment même, soit dans la nuit pascale). L’Église demande à Dieu que, par son Fils, la puissance du Saint-Esprit descende dans cette eau, afin que ceux qui y seront baptisés " naissent de l’eau et de l’Esprit " (Jn 3, 5).

Le nom de Jésus signifie que le nom même de Dieu est présent en la personne de son Fils (cf. Ac 5, 41 ; 3 Jn 7) fait homme pour la rédemption universelle et définitive des péchés. Il est le nom divin qui seul apporte le salut (cf. Jn 3, 5 ; Ac 2, 21) et il peut désormais être invoqué de tous car il s’est uni à tous les hommes par l’Incarnation (cf. Rm 10, 6-13) de telle sorte qu’" il n’y a pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes par lequel nous puissions être sauvés " (Ac 4, 12 ; cf. Ac 9, 14 ; Jc 2, 7).

Enfin, avec Jean le Baptiste, l’Esprit Saint inaugure, en le préfigurant, ce qu’il réalisera avec et dans le Christ : redonner à l’homme " la ressemblance " divine. Le baptême de Jean était pour le repentir, celui dans l’eau et dans l’Esprit sera une nouvelle naissance (cf. Jn 3, 5).

Le Seigneur lui-même affirme que le Baptême est nécessaire pour le salut (cf. Jn 3, 5). Aussi a-t-il commandé à ses disciples d’annoncer l’Évangile et de baptiser toutes les nations (cf. Mt 28, 20) (cf. DS 1618 ; LG 14 ; AG 5). Le Baptême est nécessaire au salut pour ceux auxquels l’Évangile a été annoncé et qui ont eu la possibilité de demander ce sacrement (cf. Mc 16, 16). L’Église ne connaît pas d’autre moyen que le baptême pour assurer l’entrée dans la béatitude éternelle ; c’est pourquoi elle se garde de négliger la mission qu’elle a reçu du Seigneur de faire " renaître de l’eau et de l’Esprit " tous ceux qui peuvent être baptisés. Dieu a lié le salut au sacrement du Baptême, mais il n’est pas lui-même lié à ses sacrements.
Pape Saint Jean-Paul II
La vie des saints, reflet de la bonté de Dieu — Celui qui « seul est le Bon » —, constitue une véritable confession de la foi et un stimulant pour sa transmission aux autres, et aussi une glorification de Dieu et de sa sainteté infinie. La vie sainte porte ainsi à la plénitude de son expression et de sa mise en œuvre le triple et unique munus propheticum, sacerdotale et regale donné à tout chrétien lors de sa renaissance baptismale « d'eau et d'Esprit » (Jn 3, 5). La vie morale du chrétien a une valeur de « culte spirituel » (Rm 12, 1 ; cf. Ph 3, 3), puisé et nourri à cette source inépuisable de sainteté et de glorification de Dieu que sont les sacrements, spécialement l'Eucharistie ; en effet, en par- ticipant au sacrifice de la Croix, le chrétien communie à l'amour oblatif du Christ, il est rendu apte et il est engagé à vivre la même charité à travers toutes les attitudes et tous les comportements de sa vie. Dans l'existence morale, on voit aussi à l'œuvre le service royal du chrétien : plus il obéit, avec l'aide de la grâce, à la Loi nouvelle de l'Esprit Saint, plus il grandit dans la liberté à laquelle il est appelé en servant la vérité, la charité et la justice.

La conversion au Christ est liée au baptême, non seulement dans la pratique de l'Eglise mais parce que c'est la volonté du Christ, qui a demandé de faire des disciples de toutes les nations et de les baptiser (cf. Mt 28, 19), et aussi en raison de l'exigence intrinsèque de recevoir la plénitude de la vie en lui: « En vérité, en vérité, je te le dis - déclare Jésus à Nicodème -, à moins de naître d'eau et d'Esprit, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu » (Jn 3, 5). Le baptême en effet nous fait naître à la vie d'enfants de Dieu; il nous unit à Jésus Christ; il nous confère l'onction dans l'Esprit Saint. Le baptême n'est pas seulement le sceau de la conversion, un signe extérieur qui la fait voir et l'atteste, c'est le sacrement qui signifie et opère cette nouvelle naissance dans l'Esprit crée des liens réels et indissolubles avec la Trinité, rend membres du Corps du Christ qui est l'Eglise.
Concile œcuménique
C’est vers les fidèles catholiques que le saint Concile tourne en premier lieu sa pensée. Appuyé sur la Sainte Écriture et sur la Tradition, il enseigne que cette Église en marche sur la terre est nécessaire au salut. Seul, en effet, le Christ est médiateur et voie de salut : or, il nous devient présent en son Corps qui est l’Église ; et en nous enseignant expressément la nécessité de la foi et du baptême (cf. Mc 16, 16 ; Jn 3, 5), c’est la nécessité de l’Église elle-même, dans laquelle les hommes entrent par la porte du baptême, qu’il nous a confirmée en même temps. C’est pourquoi ceux qui refuseraient soit d’entrer dans l’Église catholique, soit d’y persévérer, alors qu’ils la sauraient fondée de Dieu par Jésus Christ comme nécessaire, ceux-là ne pourraient pas être sauvés.

La raison de cette activité missionnaire découle de la volonté de Dieu, qui « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. Car il n’y a qu’un seul Dieu, et un seul médiateur entre Dieu et les hommes, l’homme Jésus Christ, qui s’est livré en rançon pour tous » (1 Tm 2, 4-5) ; « et il n’existe de salut en aucun autre » (Ac 4, 12). Il faut donc que tous se convertissent au Christ, connu par la prédication de l’Église, et qu’ils soient eux aussi incorporés par le baptême à l’Église, qui est son Corps. Car le Christ lui-même, « en enseignant en termes formels la nécessité de la foi et du baptême (cf. Mc 16, 16 ; Jn 3, 5), a du même coup confirmé la nécessité de l’Église dans laquelle les hommes entrent par le baptême comme par une porte. C’est pourquoi les hommes ne peuvent être sauvés qui, n’ignorant pas que l’Église a été fondée comme nécessaire par Dieu par l’intermédiaire de Jésus Christ, n’auront cependant pas voulu y entrer ou y persévérer [19] ». Bien que Dieu puisse par des voies connues de lui amener à la foi sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu (He 11, 6) des hommes qui, sans faute de leur part, ignorent l’Évangile, la nécessité incombe cependant à l’Église (cf. 1 Co 9, 16) – et en même temps elle en a le droit sacré – d’évangéliser, et par conséquent son activité missionnaire garde, aujourd’hui comme toujours, toute sa force et sa nécessité.
Fulcran Vigouroux
Il ne suffit pas d’être enfants d’Abraham pour appartenir au royaume des cieux, mais il faut mourir au péché et renaître par le baptême. La renaissance spirituelle a un principe extérieur dans l’eau et un principe intérieur dans l’Esprit-Saint. C’est la régénération, par le baptême, dont la nécessité est affirmée (Concile de Trente, session VII, canon 2 ; voir Matthieu, 28, 19).
Louis-Claude Fillion
Dans sa réplique (versets 5-8), Jésus commence, verset 5, par réitérer purement et simplement, en y ajoutant toutefois un commentaire rapide, sa déclaration antérieure du verset 3 ; puis il expose rapidement aussi, versets 6 et 7, la nature et la possibilité de la nouvelle naissance exigée si rigoureusement par lui ; enfin il explique la régénération chrétienne à l’aide d’une analogie empruntée au domaine de la nature, verset 8. - S'il ne renaît… Répétition solennelle, qui indique le Docteur tout divin, absolument sûr de ce qu’il dit. Jésus affirme ; puis quand on lui fait une objection, il affirme encore avec une nouvelle vigueur : seulement, il explique ici l’adverbe « de nouveau » par deux expressions plus claires, de l’eau et de l’Esprit saint, dont l’une désigne la condition extérieure et matérielle du renouvellement, l’autre l’agent céleste qui opère cette seconde naissance. Le vrai nom de cette naissance spirituelle, c’est le « baptême », comme l’a défini le Concile de Trente (Sess. 7, can. 2, De baptismo : « Si quelqu'un dit que l'eau vraie et naturelle n'est pas chose nécessaire pour le baptême et si, en conséquence, il détourne au sens d'une métaphore les paroles de notre Seigneur Jésus Christ : « Si l'on ne renaît pas de l'eau et de l'Esprit Saint" (Jn 3,5) : qu'il soit anathème »), et comme l’admettent aujourd’hui les croyants de toutes les nuances. Voyez d’ailleurs les théologiens au traité du Baptême, et les dissertations exégétiques de Maldonat et du P. Corluy dans leurs commentaires, in h. l. Notre texte reçoit du reste une vive clarté de la double assertion du Précurseur, 1, 26 et 33, et l’on ne voit pas à quelle autre chose on le pourrait rapporter. Le prince des apôtres en donna un beau développement au jour de la première Pentecôte chrétienne, Act. 2, 38 : « Convertissez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés ; vous recevrez alors le don du Saint-Esprit ». Cf. Rom. 6, 4, 6, 11 ; 8, 14. - L’adjectif saint manque dans le grec.