Jean 3, 27

Jean répondit : « Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel.

Jean répondit : « Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel.
Louis-Claude Fillion
Jean répondit … Le Précurseur va leur rappeler magnifiquement son rôle subordonné. Deux parties dans cette belle et noble réponse : versets 27-30, Jésus et Jean-Baptiste ; versets 31-36, Jésus et le monde. - Une idée générale sert d’introduction (verset 27) : L’homme ne peut rien … C’est la vérité bien connue, que la Providence gouverne toutes choses ; que, par suite, tout succès vient de Dieu (du ciel ; métonymie. Peut exprime une véritable impossibilité ; Rien ne permet pas une seule exception). Cf. 21, 11, et des dires analogues des Rabbins dans Wünsche, Neue Beitraege zur Erlaeuterung der Evangelien nach Talmud und Midrasch, p. 509. Mais à qui faut-il appliquer ici ce principe ? A Jésus ou à Jean-Baptiste ? Les exégètes ont été constamment divisés là-dessus. S. Jean Chrysostome, Théophylacte, Euthymius, Bisping, Watkins, Plummer, B. Weisse, etc., sont pour la première hypothèse ; S. Cyrille. S. Augustin, Jansenius, Bengel, Lücke, A. Maier, Alford, etc., pour la seconde. Dites de Jésus, ces paroles signifient : Vous êtes attristés de son influence croissante ; mais le succès même qu’il obtient devrait plutôt vous démontrer que sa mission est divine. Appliquées au Précurseur, elles reviennent à la pensée suivante : Je ne saurais accepter la suprématie que souhaiterait pour moi votre faux zèle, car cela n’entre pas dans les desseins du ciel. La première interprétation nous paraît s’harmoniser mieux avec le contexte. Tous viennent à lui, s’étaient écriés les disciples (verset 26). Oui, répond leur maître, et c’est Dieu même qui le veut ainsi. Plusieurs commentateurs modernes (notamment Kuinoel, Luthardt, J. P. Lange, Westcott, M. Fouard) laissent le principe dans la généralité, sans distinguer entre Jésus, et Jean. Peut-être est-ce encore ce qu’il y a de meilleur.