Jean 3, 25

Or, il y eut une discussion entre les disciples de Jean et un Juif au sujet des bains de purification.

Or, il y eut une discussion entre les disciples de Jean et un Juif au sujet des bains de purification.
Fulcran Vigouroux
La purification, le baptême de saint Jean-Baptiste.
Louis-Claude Fillion
Or il s’éleva. La particule grecque correspondant à « or », aimée de notre évangéliste, signifie plutôt : en conséquence. C’est une transition, qui a pour but de nous faire passer de ces données générales à l’occasion particulière du dernier témoignage de Jean-Baptiste. Ce qui résulta de l’administration simultanée du baptême par Jésus et par son Précurseur, ce fut une question, c'est-à-dire une discussion, une contestation assez vive entre les disciples de S. Jean d’une part et « un Juif » d’autre part. La Vulgate porte, il est vrai, et les Juifs au pluriel (de même que les versions copte, syr., armén., Origène et la Récepta grecque) ; mais la leçon « avec un Juif », est tellement accréditée auprès des manuscrits les meilleurs et les plus nombreux (A, B, E, F, H, K, L, M, S, etc. ; seuls, parmi les manuscrits dits majuscules, N et G ont « les Juifs » au pluriel), que seul son authenticité ne saurait être douteuse. Le trait gagne ainsi en pittoresque. - La tournure entre les disciples (en grec, de la part de) semble signifier que les disciples du Précurseur furent les premiers à soulever la discussion. - Touchant au sujet de la purification. Cette expression, souvent employée d’une manière générale par les Juifs pour désigner les ablutions et lustrations religieuses (Cf. 2, 6), représente plus spécialement ici le baptême, dont elle relève le caractère symbolique. L’historien Josèphe emploie de même le verbe grec ϰαθαίρειν pour décrire le rite qui a valu au Précurseur le surnom de Baptiste. Le baptême qu’administraient de concert Jésus et S. Jean, telle fut donc la cause déterminante du litige : toutefois, on ne saurait déterminer le point précis du débat. Vraisemblablement, selon l’antique conjecture de S. Jean Chrysostome, le « Juif » s’était vanté d’avoir été baptisé par les disciples de Notre-Seigneur, et ceux de S. Jean avaient riposté en affirmant que le baptême conféré par leur maître était meilleur, plus efficace : du moins ils recourent aussitôt à lui pour faire trancher la question.