Jean 3, 20
Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ;
Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ;
Ce verset et le suivant développent la réflexion profondément
psychologique qui vient d’être énoncée. - Car quiconque. C’est le quatrième « car » depuis le verset 16.
Tout se lie et se tient dans ce passage comme les anneaux d’une chaîne. « Quiconque », car il est question
d’un loi universelle ; de là l’emploi du temps présent : qui fait, hait…, vient. Le phénomène indiqué se
renouvelle sans cesse. De même au verset 21. Dans le texte grec, le mot qui correspond à « mal » n’est pas le
même que celui qui est traduit plus haut par « actions mauvaises » dans la Vulgate (verset 19). Le « mal »
s'entend simplement des œuvres frivoles, sans valeur réelle, moins coupables par conséquent en elles-mêmes
et d’une manière directe que les « actions mauvaises », c'est-à-dire des œuvres tout à fait mauvaises ; mais
on va voir que cette sorte d’adoucissement apporté à la pensée ne fera que rendre la conclusion plus
rigoureuse, en vertu d’un « a fortiori » manifeste. - Hait la lumière. Non seulement l’homme vain dont il
s’agit préfère les ténèbres à la lumière (verset 19), mais il a de plus pour celle-ci une haine positive.
Comparez le beau passage de Job 24, 13-17 (surtout d’après l’hébreu), et les dires analogues des classiques :
« Les méchants aiment des choses qui ont besoin du voile des toits et des rideaux », Marc-Aurèle, 3, 7 ; « Le
grand jour pèse aux mauvaises consciences », Sénèque, Lettre 122. - Et ne vient point à la lumière
Conséquence tout naturelle, la lumière faisant ressortir à merveille ce qu’il y a de bon ou de mauvais dans les
choses : or, celui qui agit mal ne veut pas que l’inanité de ses œuvres apparaisse ainsi au grand jour, et
devienne pour lui l’occasion d’un blâme sévère (condamnées). Qu'en sera-t-il de celui qui commet des
œuvres absolument mauvaises ?