Jean 3, 2

Il vint trouver Jésus pendant la nuit. Il lui dit : « Rabbi, nous le savons, c’est de la part de Dieu que tu es venu comme un maître qui enseigne, car personne ne peut accomplir les signes que toi, tu accomplis, si Dieu n’est pas avec lui. »

Il vint trouver Jésus pendant la nuit. Il lui dit : « Rabbi, nous le savons, c’est de la part de Dieu que tu es venu comme un maître qui enseigne, car personne ne peut accomplir les signes que toi, tu accomplis, si Dieu n’est pas avec lui. »
Pape Francois
35. Cela est manifeste lorsque nous le voyons à l’œuvre. Il est toujours à la recherche, toujours proche, toujours ouvert à la rencontre. Nous le contemplons s’arrêter pour parler avec la Samaritaine au puits où elle va prendre de l’eau (cf. Jn 4, 5-7). Nous le voyons, au milieu de la nuit, rencontrer Nicodème qui a peur d’être vu avec Lui (cf. Jn 3,1-2). Nous l’admirons se laisser laver les pieds, sans honte, par une prostituée (cf. Lc 7, 36-50) ; dire à la femme adultère les yeux dans les yeux : je ne te condamne pas (cf. Jn 8, 11) ; affronter l’indifférence de ses disciples lorsqu’il dit à l’aveugle sur la route avec tendresse : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » (Mc 10, 51). Le Christ montre que Dieu est proximité, compassion et tendresse.
Louis-Claude Fillion
Il vint à Jésus de nuit. S. Jean ne parle de Nicodème qu’à trois reprises, et, fait surprenant, il mentionne chaque fois cette circonstance d’une manière explicite. Comparez 7, 50 (si du moins les mots « qui vint à lui de nuit » sont authentiques) et 19, 39. Évidemment, c’est un sentiment de crainte qui avait fait choisir à Nicodème, pour son entrevue avec Jésus, une heure qui lui permît d’échapper aux regards du public. Il ne voulait pas se compromettre en face de ses collègues du Sanhédrin, en manifestant son intérêt pour un nouveau docteur qui était loin d’avoir plu aux autorités juives. Plus tard, cependant, il avouera franchement sa foi. - Maître. La conversation (versets 2-10) à laquelle assistaient peut- être les disciples intimes du Sauveur (Meyer, etc.), s’ouvre ainsi par un petit exorde manifestant la recherche de la bienveillance. Le titre de « rabbi » (Maître) est significatif sur les lèvres d’un membre du Grand Conseil, d’autant mieux que Jésus n’y avait aucun droit strict. - Le pluriel nous savons est pareillement significatif, car il démontre que Nicodème ne parlait pas seulement alors en son propre nom, mais que d’autres fonctionnaires supérieurs (par exemple sans doute, Joseph d’Arimathie) partageaient les mêmes sentiments à l’égard de N.-S. Jésus-Christ. Remarquez la force du mot grec pour « nous savons de façon très sûre » - Vous êtes venu de la part de Dieu pour nous instruire. Les mots « de Dieu » sont mis en avant par emphase : de Dieu, et non des hommes ; c’est Dieu lui-même qui vous a conféré le grade de docteur, qui vous a donné le pouvoir d’enseigner. - Car personne ne peut faire. Nicodème expose maintenant comment lui et ses collègues étaient arrivés à la conclusion qu’il vient d’énoncer. C’était, certes, par un excellent motif. Les miracles opérés par Jésus (2, 23) étaient de telle nature, qu’ils ne pouvaient être raisonnablement attribués qu’à Dieu (si Dieu n'est avec lui). Cf. Act. 10, 38. Donc, à n’en pas douter, Dieu était avec Jésus : « nous savons ». - Malgré sa timidité, son respect humain partiel, Nicodème se manifeste ici sous les dehors d’un homme candide, ami de la vérité, plein de délicatesse. Aussi Notre-Seigneur ne le traitera-t-il pas comme le premier venu.