Jean 3, 1
Il y avait un homme, un pharisien nommé Nicodème ; c’était un notable parmi les Juifs.
Il y avait un homme, un pharisien nommé Nicodème ; c’était un notable parmi les Juifs.
Nicodème, un des chefs des Juifs, c’est-à-dire, membre du Sanhédrin. Le Talmud mentionne un Nicodème, fils de Gorion, homme riche et pieux, qui est peut-être le même que celui dont parle saint Jean. D’après la tradition, Nicodème se fit chrétien et fut banni du sanhédrin et de Jérusalem.
Ce verset et la première ligne du suivant contiennent la mise en scène. La particule
« or » établit, par mode de contraste, un enchaînement avec les détails qui précèdent, 2, 23-25. - Un homme.
Cet homme est ensuite désigné d’une manière plus complète par le parti religieux auquel il appartenait
(parmi les Pharisiens), par son nom, par sa dignité (un des premiers des Juifs) c'est-à-dire qu’il était membre
du Sanhédrin. Cf. 7, 45, 50). - Appelé Nicodème. Nicodème est un nom grec connu des classiques
(Démosthène, Eschyle, Denys d’Halicarnasse), et signifiant « victoire du peuple ». C’est à tort qu’on en a fait
parfois une dénomination hébraïque, dont l’étymologie serait « naki », innocent, et « dâm », sang ; car la
Palestine était alors inondée de noms grecs. Cf. 1. 40, 43 et le commentaire. C’est à tort aussi que divers auteurs ont voulu identifier Nicodème avec un certain Bonaï du Talmud, surnommé Nakdimôn, célèbre par
ses richesses, sa générosité, son esprit de piété. Voyez Lightfoot, Hor. Hebr., h.l. ; Otho, Lexicon rabbin. s.v.
Nicodemus ; Nork, Rabbinische Quellen, p. 163. D’après une étrange hypothèse de Baur, Nicodème n’aurait
jamais existé ; ce serait un personnage atypique, destiné à représenter le judaïsme devenu chrétien, de même
que la Samaritaine figurerait le paganisme converti ! Un des évangiles apocryphes les plus instructifs porte
son nom. Cf. Thilo, Cod. Apocr., t. 1, p. 486 et ss. ; Fabricius, Cod. Pseudepigr., t. 1, p. 213 et ss., et les
ouvrages analogues de Tischendorf et de l'abbé Variot.