Jean 2, 6
Or, il y avait là six jarres de pierre pour les purifications rituelles des Juifs ; chacune contenait deux à trois mesures, (c’est-à-dire environ cent litres).
Or, il y avait là six jarres de pierre pour les purifications rituelles des Juifs ; chacune contenait deux à trois mesures, (c’est-à-dire environ cent litres).
Deux ou trois mesures, dans l’original, metretas. La metreta était la même chose que le bath, lequel avait une capacité de 38 litres 88. ― Pour la purification des Juifs, parce qu’ils se lavaient pour se purifier avant et après le repas.
Les détails contenus dans ce verset sont d’une précision
remarquable : ils proviennent évidemment d’un témoin oculaire. Ils servent d’introduction immédiate au
miracle, en même temps qu’ils servent à en relever l’étendue. - Or est ici une particule de transition. - Il y
avait là : peut-être dans la salle même du festin, ou du moins dans le vestibule de la maison. - Six urnes. Le
mot grec Hydriae latinisé dont la racine est « eau » désigne ces amphores, de dimensions variées, qui ont
toujours fait partie intégrante d’un mobilier oriental, et qui servent, selon leur taille, soit à aller chercher, soit
à conserver, et c’est actuellement le cas, la provision d’eau de chaque ménage. Le narrateur fournit tous les
renseignements désirables sur leur nature, leur nombre, leur destination directe, leur capacité. - 1° Elles
étaient de pierre, par conséquent grandes et massives, restant toujours à la même place : leurs larges
ouvertures permettaient d’y puiser facilement au moyen de vases plus petits. « Nous promenant parmi les
ruines de Cana, écrit le Dr Clarke (Travels, t. 2, p. 445 ; voyez Van Lennep, Bible Customs, p. 45, note), nous
vîmes de grosses et lourdes urnes en pierre…., gisant çà et là, dédaignées par les habitants actuels. Leur
forme et leur nombre démontraient jusqu’à l’évidence que l’usage de conserver l’eau dans de grands pots de
pierre avait été autrefois commun dans le pays ». - 2° Il y en avait six, bien rangées en ordre. - 3° Elles
étaient surtout destinées à contenir l’eau nécessaire pour les ablutions et purifications incessantes des Juifs
contemporains de Notre-Seigneur : pour servir à la purification des Juifs. Voyez Matth. 15, 2 ; Marc. 7, 3, et
le commentaire. - 4° Leur capacité était considérable : contenant chacune environ cent litres (deux ou trois
mesures ) : tellement considérable, que divers exégètes méticuleux ou rationalistes, désireux de la réduire,
ont [prétendu] que l’évangéliste avait simplement noté le total du contenu des six amphores. Mais le mot
grec est certainement employé ici d’une manière distributive, et la Vulgate l’a fort bien traduit. La « mesure »
était l’unité de capacité chez les Grecs (A. Rich) : elle équivalait, d’après les Septante et d’après Josèphe,
Ant. 8, 2, 9, au « bath » qui mesurait près de 40 litres (39 litr. 39 d’après l’annuaire de l’Observatoire de
Bruxelles, 1878, p. 118 ; 38 litres 88 d’après M. Vigouroux, Manuel biblique, t. 1, p. 270 de la 5e édit.). La
formule « deux ou trois » semble indiquer que les amphores n’avaient pas toutes la même capacité (« entre »
deux et trois bath), mais qu’elles contenaient les unes trois, les autres seulement deux bath, c’est-à-dire, à
elles toutes, de 470 litres à 710 litres environ. Vraiment, comme s’exprime de Wette, le miracle de Jésus fut
tout à fait « luxueux » (Luxuswunder ). Il ose en être scandalisé. L’exégète croyant admire au contraire la
toute-puissance de Jésus, et aussi la munificence royale de son « présent de noces ». La même surabondance
apparaîtra dans la multiplication des pains, autre prodige matériel d’un genre analogue. Édifions-nous avec
S. Augustin de ce que celui « Quel témoignage de sa puissance! Et pourtant il s'est abaissé jusqu'à se réduire
à l’indigence. Lui qui a changé l'eau en vin, ne pouvait-il changer des pierres en pain? » (Serm. 123, 2) :
mais le Sauveur n’a jamais voulu user directement pour lui-même de ses divins pouvoirs.