Jean 2, 16
et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. »
et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. »
Jésus est monté au Temple comme au lieu privilégié de la rencontre de Dieu. Le Temple est pour lui la demeure de son Père, une maison de prière, et il s’indigne de ce que son parvis extérieur soit devenu un lieu de trafic (cf. Mt 21, 13). S’il chasse les marchands du Temple, c’est par amour jaloux pour son Père : " Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de commerce. Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : ‘Le zèle pour ta maison me dévorera’ (Ps 69, 10) " (Jn 2, 16-17). Après sa Résurrection, les apôtres ont gardé un respect religieux pour le Temple (cf. Ac 2, 46 ; 3, 1 ; 5, 20. 21 ; etc.).
Il semble, au premier regard, que Notre-Seigneur ait agi
avec moins de sévérité à l’égard de ces marchands ; ce qui a fait dire à plusieurs exégètes que cette douceur
relative provenait de ce que les colombes formaient la matière ordinaire des sacrifices pour les pauvres (de
Wette, Lücke), ou de ce qu’elles étaient moins turbulentes que les autres animaux et ne profanaient pas le
lieu sacré (Baumgarten-Crusius). Mais ce sont là des théories sentimentales que rien n’appuie. Très
simplement et très naturellement : les colombes étant enfermées dans de grosses cages, Jésus ne pouvait les
chasser comme le reste. De là, l’ordre qu’il donne sévèrement à leurs propriétaires : Ôtez cela d’ici. « Trois
mots pleins de majesté », dit Stier. - Et ne faites pas… Ces paroles retombaient sur tous les coupables ; elles
expliquent et justifient la conduite du Sauveur. Un fils n’a-t-il pas le droit et le devoir de venger l’honneur de
la maison paternelle ? - De la maison de mon Père. Le P. Patrizi, Comm. in Joan., p. 21, relève à bon droit ce
pronom de la première personne, comme une preuve de la divinité de N.-S. Jésus-Christ. Plus tard, quand
Jésus quittera pour toujours le temple, non sans lancer contre lui une prédiction terrible, il dira aux Juifs que
c’est « leur » maison, plus celle de son Père. Cf. Matth. 23, 38. - Une maison de trafic. Pouvait-il mieux
caractériser leur faute ? Qu’y a-t-il de plus opposé qu’une maison de prière et un vil « emporium » où règne
le tumulte ?