Jean 2, 10
et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »
et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »
Le langage du
maître d’hôtel est joyeux, familier, en rapport soit avec la fête, soit avec la découverte agréable qu’il venait
de faire. La coutume à laquelle il fait allusion n’est connue que par ce passage ; les classiques ne la
mentionnent point, à moins donc que Pline (Hist. Nat. 14, 14) ne l’ait indirectement signalée lorsqu’il
dénonce la petitesse de ceux qui « servent à leurs convives d'autre vin que le leur, ou qui en substituent
d'autres dans le cours du repas ». Voyez Trench, h. l. Du reste, quoique peu conforme à nos habitudes
modernes, elle est parfaitement en rapport avec la nature des choses. A la fin d’un repas les convives ne sont
plus aussi bons juges de ce qu’on leur sert, car, d’après le mot d’Horace (Sat. 8, L. 2, 38) :
La quantité de vin étouffe le goût.
- Il n’est pas nécessaire de prendre trop à la lettre l’expression puis après qu’on a beaucoup bu, encore
moins de l’appliquer à la circonstance présente. L’ « architriclinus » parlait d’une façon proverbiale. - Mais
toi, tu as réservé : tu as conservé avec soin, car tel est le sens du mot grec. - Le bon vin. Rien ne manquait au
présent de Jésus, ni la qualité ni la quantité. On a fait de belles réflexions morales à propos de ce verset.
« Autrement agit le Christ, autrement se conduit le monde. Le monde présente d’abord à ses convives un vin
plein de douceur, le vin des joies et des plaisirs ; mais ensuite, quand ils sont enivrés, il leur offre la coupe
amère de la douleur. Jésus au contraire présente souvent au début un breuvage amer, pour faire participer les
âmes à ses souffrances ; plus tard il donne, et à tout jamais, ce qui est bon, ce qui est doux ». Reischl,
Comment. h. l. Cf. Hug. de S. Victor, De Arc. Mor. 1, 1 ; Cornel. a Lap., etc