Jean 19, 6
Quand ils le virent, les grands prêtres et les gardes se mirent à crier : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » Pilate leur dit : « Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le ; moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. »
Quand ils le virent, les grands prêtres et les gardes se mirent à crier : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » Pilate leur dit : « Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le ; moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. »
Pilate se trompait étrangement. « Mais loin de s'apaiser,
leur rage s'enflamme et prend de nouvelles proportions », continue S. Augustin. Ce n’est point par de lâches
concessions qu’on apaise les passions d’une foule irritée. - Les princes des prêtres et les gardes. Les
hiérarques et leurs serviteurs prennent une initiative sanguinaire, pour être plus sûrs d’entraîner les masses
qui les entouraient. - Ils criaient : l’imparfait de la durée, et de nouveau le verbe crier. Cf. 18, 40. - Crucifie,
crucifie-le ! Répétition qui trahit toute l’énergie de leurs sentiments haineux. Le pronom « le » est omis par
les meilleurs manuscrits grecs, et son absence ne peut que renforcer l’idée. Voilà donc la réponse des Juifs
aux demi-mesures de Pilate : la vue de l’Homme de douleurs les surexcite au lieu de les adoucir. Il faut, pour
les satisfaire, qu’on achève promptement l’œuvre commencée. - Pilate leur dit. Notez dans ces versets (5-7)
la grande rapidité du dialogue. - Prenez-le vous-mêmes (avec emphase sur ce dernier pronom). Paroles
ironiques, que nous avons déjà vues précédemment sur les lèvres du gouverneur (18, 31). La suite contient
un sarcasme encore plus amer (et crucifiez-le) ; car les Juifs avaient perdu le droit du glaive, et de plus, le
crucifiement était pour eux un supplice illicite. - Car moi, je ne trouve en lui... Voyez 18, 38, et 19, 4. Pilate
motive ainsi le refus qu’il dissimulait malignement sous une concession apparente.