Jean 15, 2

Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage.

Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage.
Louis-Claude Fillion
Notre-Seigneur commence par décrire la conduite du vigneron à l’égard de la vigne. - Tout sarment (en avant par emphase). κλῆμα est le nom spécifique pour désigner les branches de la vigne, les sarments : en dehors de ce passage (versets 2-6) on ne le trouve point dans les écrits du Nouveau Testament. - Ne porte pas de fruit en Moi : sur Moi, la vigne mystique (v. 1). Sur cette vigne symbolique comme sur les ceps matériels, il y a des sarments de deux sortes, qui sont soumis à des traitements très divers. En premier lieu, le sarment qui ne porte pas de fruit. C’est un fait qui paraît impossible à première vue : un rameau attaché à N. S. Jésus-Christ peut-il donc demeurer stérile ? Oui, car il s’agit de sarments doués de liberté, de raison, et jouissant d’une certaine indépendance. - Il le retranchera (au présent dans le texte grec). S. Paul emploie ce même verbe pour désigner une excommunication, 1 cor. 5, 2. « Et il le coupe en entier jusqu’à la racine » (Maldonat), sans la moindre pitié. - Et tout sarment qui porte du fruit : des fruits de sainteté, les vertus, les bonnes œuvres, etc. C’est la seconde espèce de sarments. - Il le nettoiera en le taillant. Comme nous le disons en français avec une métaphore identique, le vigneron « émonde » les branches à fruit, par un élagage qui opère la concentration de la sève et l’empêche de se dépenser inutilement. Il est remarquable que l’on taille très court pour les vignes de choix. - Afin qu’il porte plus de fruit. C’est une taille toute salutaire dans son but. Comparez les lignes suivantes, empruntées aux auteurs classiques : « La vigne… L’art agricole impose sa loi à la vigne, en l’amputant par le fer, quand elle foisonne de façon erratique, pour que les sarments ne soient pas étouffés, et que les branchages d’un pied de vigne n’aient pas trop de troncs », Cicéron, Cont. Maj. 15. « Amputant avec la faux les branchages inutiles, il en greffe de meilleurs », Horace, Epod. 2, 9. « Les sarments larges, vieux, mal nés, tordus, qui regardent vers le bas défaites-vous en. Les nouveaux, les droits, qui donnent des fruits faites-leur place. Conservez les branches tendres et vertes ; coupez avec la faux celles qui sont sèches et vieilles », Columelle, 4, 24.