Jean 14, 23
Jésus lui répondit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure.
Jésus lui répondit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure.
La fin ultime de toute l’économie divine, c’est l’entrée des créatures dans l’unité parfaite de la Bienheureuse Trinité (cf. Jn 17, 21-23). Mais dès maintenant nous sommes appelés à être habités par la Très Sainte Trinité : " Si quelqu’un m’aime, dit le Seigneur, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera et nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure " (Jn 14, 23) :
Plus encore, ce que le Père nous donne lorsque notre prière est unie à celle de Jésus, c’est " l’autre Paraclet, pour être avec vous à jamais, l’Esprit de Vérité " (Jn 14, 16-17). Cette nouveauté de la prière et de ses conditions apparaît à travers le Discours d’adieu (cf. Jn 14, 23-26 ; 15, 7. 16 ; 16, 13-15 ; 16, 23-27). Dans l’Esprit Saint, la prière chrétienne est communion d’amour avec le Père, non seulement par le Christ, mais aussi en Lui : " Jusqu’ici vous n’avez rien demandé en mon Nom. Demandez et vous recevrez, et votre joie sera parfaite " (Jn 16, 24).
Jésus lui répondit...
Au premier regard, il nous paraîtrait que Jésus ne tient aucun compte de la question de S. Jude ; car il se
contente, en effet, de réitérer, avec quelques développements, la déclaration qui l'avait occasionnée (v. 21).
Néanmoins il répond d'une manière indirecte. En indiquant avec beaucoup de clarté les conditions
expressément requises pour qu'il puisse se révéler et se manifester, c'est-à-dire l'amour et l'obéissance, il
montre par là-même pourquoi ses amis seuls jouiront du privilège de ses manifestations, et pourquoi le
monde sera privé de ce bonheur. - Si quelqu’un m’aime. La charité, voilà ce qui établira la différence
essentielle entre le monde et les disciples. - Il gardera ma parole. Cf. vv. 15 et 21. Ici, au lieu de l'expression
« commandements » du v. 21, Jésus emploie un mot plus général, τὸν λόγον μου, qui désigne « le message
évangélique dans son unité totale », Westcott. - Et (à cette condition) mon Père l’aimera. Cette fois, c'est la
forme active (v. 21 : « aimé de mon Père »), qui fait mieux ressortir l'aimable condescendance de Dieu. - Et
nous viendrons à lui. La locution est tout à fait remarquable. « Nous viendrons ». Quel autre qu'un Dieu peut
parler ainsi ? Un simple homme, une simple créature, quelque parfaite qu'on la fasse, oserait-elle dire : Nous
viendrons, et s'associer avec le Père éternel, pour demeurer dans le fond des âmes, comme dans son
sanctuaire ? » Bossuet, Médit. sur l'Evang. 93ème jour. C'est donc là une autre preuve évidente que Jésus
revendiquait intégralement la divinité. - Nous ferons en lui notre demeure (voyez le v. 2 et la note)... Le ciel
ne se contentera pas de descendre sur la terre ; Dieu fixera son séjour dans les âmes comme dans un temple
(Cf. 1 Cor. 3, 16 ; Apoc. 3, 20). Lui qui, plus haut (vv. 2-3), nous promettait une habitation auprès de lui,
voici qu'il condescend à se faire notre hôte. « Qui nous dira quelle est cette secrète partie de notre âme, dont
le Père et le Fils font leur temple et leur sanctuaire ? Qui nous dira combien intimement ils y habitent ;
comme ils la dilatent comme pour s'y promener, et de ce fond intime de l'âme, se répandre partout, occuper
toutes les puissances, animer toutes les actions ? Qui nous apprendra ce secret, pour nous y retirer sans cesse,
et y trouver le Père et le Fils ? ». Bossuet, l. c. L'Ancien Testament mentionne souvent la présence de Jéhova
au milieu de son peuple. Cf. Ex. 25, 8 ; 29, 45 ; Ezech. 37 27 ; Zach. 2, 10, etc. Mais nulle part le Seigneur
n'y promet de résider ainsi dans le cœur de chaque fidèle. - Nous ferons. La vraie leçon du grec est « nous
nous ferons » : ce qui met bien mieux en relief la part active que Dieu prend à se préparer une habitation en
nous.