Jean 12, 7
Jésus lui dit : « Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement !
Jésus lui dit : « Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement !
Jésus dit donc... Jésus va consoler la pieuse Marie, dont la
délicatesse avait été vivement mise à l'épreuve par la grossière réflexion du traître. Cf. Matth. 26, 10. -
Laissez-la. D'après le grec, « laisse » au singulier, Jésus s'adressait directement à Judas (S. Marc a le
pluriel) ; « La bonté du Sauveur, remarque S. Augustin, ne s'irrite pas contre Judas, loue Marie, et montre
qu'elle a fait une acte très pratique ». - Pour le jour... Il y a ici plusieurs variantes dans le texte original. La
Recepta, de nombreux manuscrits (A, E, F, G, H, I, M, S, U, Δ, Λ), les versions syr. et gothique suppriment
la conjonction ινα, et adoptent le parfait τετηρηκεν au lieu de l'aoriste τηρηση ; mais la leçon authentique
paraît être, d'après beaucoup des manuscrits les plus anciens ( א , B, C, K, L, Q, X), la Vulgate, le copte,
l'arménien, etc. : ινα εις την ημεραν του ἐνταφιασμοῦ μου τηρηση αυτο. Ce texte est d'ailleurs plus difficile,
et l'on conçoit qu'on ait cherché de bonne heure à l'expliquer en le modifiant un peu d'après celui des
synoptiques. Le meilleur commentaire consiste en effet à rapprocher S. Jean de S. Marc, 14, 8 : Marie, sans
le savoir, avait prophétisé la mort prochaine et la sépulture de Jésus ; son acte était une anticipation
providentielle. Le substantif ἐνταφιασμοῦ qu'on ne trouve qu'ici et au passage parallèle de S. Marc, désigne
l'embaumement, les onctions, les autres préparatifs de la sépulture chez les Juifs. Cf. 19, 40. Il est bien
mesquin de dire avec quelques exégètes, que Marie n'avait pas versé tout le nard de son vase, et qu'elle
devait conserver le reste pour embaumer bientôt Jésus.