Jean 12, 44

Alors, Jésus s’écria : « Celui qui croit en moi, ce n’est pas en moi qu’il croit, mais en Celui qui m’a envoyé ;

Alors, Jésus s’écria : « Celui qui croit en moi, ce n’est pas en moi qu’il croit, mais en Celui qui m’a envoyé ;
Pape Francois
La plénitude où Jésus porte la foi a un autre aspect déterminant. Dans la foi, le Christ n’est pas seulement celui en qui nous croyons — la manifestation la plus grande de l’amour de Dieu — ,mais aussi celui auquel nous nous unissons pour pouvoir croire. La foi non seulement regarde vers Jésus, mais regarde du point de vue de Jésus, avec ses yeux : elle est une participation à sa façon de voir. Dans de nombreux domaines de la vie, nous faisons confiance à d’autres personnes qui ont des meilleures connaissances que nous. Nous avons confiance dans l’architecte qui construit notre maison, dans le pharmacien qui nous présente le médicament pour la guérison, dans l’avocat qui nous défend au tribunal. Nous avons également besoin de quelqu’un qui soit digne de confiance et expert dans les choses de Dieu. Jésus, son Fils, se présente comme celui qui nous explique Dieu (cf. Jn 1, 18). La vie du Christ, sa façon de connaître le Père, de vivre totalement en relation avec lui, ouvre un nouvel espace à l’expérience humaine et nous pouvons y entrer. Saint Jean a exprimé l’importance de la relation personnelle avec Jésus pour notre foi à travers divers usages du verbe croire. Avec le « croire que » ce que Jésus nous dit est vrai (cf. Jn 14, 10 ; 20, 31), Jean utilise aussi les locutions « croire à » Jésus et « croire en » Jésus. « Nous croyons à » Jésus, quand nous acceptons sa Parole, son témoignage, parce qu’il est véridique (cf. Jn 6, 30). « Nous croyons en » Jésus, quand nous l’accueillons personnellement dans notre vie et nous nous en remettons à lui, adhérant à lui dans l’amour et le suivant au long du chemin (cf. Jn 2, 11 ; 6, 47 ; 12, 44).
Louis-Claude Fillion
Or Jésus s’écria, et dit (redondance pleine de solennité). Les exégètes ont beaucoup discuté touchant l'époque de ce petit discours du Sauveur ; elle crée réellement quelque difficulté. Plus haut, v. 36, l'évangéliste a dit en termes très nets que Jésus avait mis fin à son enseignement public ; il n'est donc pas possible que ce soit un nouveau discours, prononcé plus tard, ainsi que l'ont pensé plusieurs commentateurs. Le verbe si expressif s’écrier (Cf. 7, 28 ; 37) contredit de son côté l'opinion d'après laquelle Notre-Seigneur n'aurait prononcé les paroles qui suivent que devant le cercle étroit de ses disciples. Sous prétexte qu'on ne rencontrerait ici que des réminiscences empruntées à des discours plus anciens, un assez grand nombre d'interprètes contemporains ont supposé que S. Jean donnerait en ce lieu comme une récapitulation de l'enseignement qu'il avait lui-même si souvent entendu. Il nous répugne d'accepter ces sortes d'arrangements factices, et cette liberté qu'auraient prise les écrivains sacrés à l'égard de la prédication de leur Maître. Nous dirons donc, ou bien que les vv. 44-50 remontent à une circonstance antérieure, ou qu'ils sont vraiment à leur place historique, Jésus les ayant prononcés immédiatement après la séparation (Lampe, Bengel), ce qui pourrait s'accorder avec le v. 36 interprété d'une manière moins stricte. - Celui qui croit en moi... Cf. 10, 38 ; 13, 20. N.-S. Jésus-Christ fait ressortir la haute importance de la foi. Croire en lui, c'est croire directement en Dieu. - Ne croit pas en moi, mais... C'est-à-dire : pas uniquement en moi comme si j'étais seul et séparé de Dieu, mais en Dieu et en moi par un acte unique. De Jésus, la foi remonte aussitôt à celui qui l'a divinement accrédité. Cf. 5, 24 ; 7, 16 ; 8, 47, Marc. 9, 37.