Jean 12, 40

Il a rendu aveugles leurs yeux, il a endurci leur cœur, de peur qu’ils ne voient de leurs yeux, qu’ils ne comprennent dans leur cœur, et qu’ils ne se convertissent, – et moi, je les guérirai.

Il a rendu aveugles leurs yeux, il a endurci leur cœur, de peur qu’ils ne voient de leurs yeux, qu’ils ne comprennent dans leur cœur, et qu’ils ne se convertissent, – et moi, je les guérirai.
Fulcran Vigouroux
« Dans le style biblique, ce que Dieu permet seulement, ou ce dont il fournit l’occasion est souvent présenté comme s’il l’avait fait lui-même. Le passage cité revient donc à dire que les Juifs ne seront amenés ni par la doctrine, ni par les miracles de Jésus, à le regarder comme le Messie. Quoiqu’Isaïe (voir Isaïe, 6, 9-10) semble parler de ses contemporains, l’Evangéliste nous apprend que ses paroles ont un sens prophétique et regardent les Juifs du temps de Notre-Seigneur, trop semblables à leurs pères. Comparer à Matthieu, 13, 14-15. » (CRAMPON)
Louis-Claude Fillion
Il a aveuglé (au parfait)... Dans l'hébreu : « aveugle, endurcis », à l'impératif ; ce sont des ordres donnés par Dieu à son prophète. Ici le Seigneur est censé avoir agi personnellement, directement, ce qui ajoute beaucoup de vigueur à la pensée. Ces impératifs sont devenus des passés historiques. - Il a endurci... Ce verbe se dit le plus souvent des yeux aveuglés ; mais ici il est pris au figuré, pour représenter la l’engourdissement de l’esprit, qui empêche de voir la vérité, Bretschneider, Lex. man., s. v. Cf. Marc. 6, 52 ; 8, 17 ; Rom. 11, 7 ; 2 Cor. 3, 14. - Leurs yeux… leur cœur. L'œil et le cœur, deux organes qui jouent un rôle si important dans la vie physique, mais plus essentiels encore pour la perfection de la vie morale. - De peur qu’ils ne voient. Dans le même sens qu'antérieurement (v. 38) : « afin que » - Et qu’ils ne se convertissent. « Se retourner » devint de très bonne heure dans le langage des saints Livres l'emblème de la « conversion » intérieure. - Et que je ne les guérisse. Autre belle image : la corruption de l'âme est comparée à une maladie qui réclame les soins empressés du médecin. Ici, le remède serait la foi en Jésus, mais les Juifs le refusent opiniâtrement, Cf. Matth. 9, 12 ; 1 Petr. 2, 24. C'est à Dieu, et non au Christ, que se rapporte le verbe « guérisse ».