Jean 12, 4
Judas Iscariote, l’un de ses disciples, celui qui allait le livrer, dit alors :
Judas Iscariote, l’un de ses disciples, celui qui allait le livrer, dit alors :
Celui qui lit le récit de l'institution de l'Eucharistie dans les Évangiles synoptiques est frappé tout à la fois par la simplicité et par la « gravité » avec lesquelles Jésus, le soir de la dernière Cène, institue ce grand Sacrement. Il y a un épisode qui, en un sens, lui sert de prélude: c'est l'onction à Béthanie. Une femme, que Jean identifie à Marie, sœur de Lazare, verse sur la tête de Jésus un flacon de parfum précieux, provoquant chez les disciples – en particulier chez Judas (cf. Mt 26, 8; Mc 14, 4; Jn 12, 4) – une réaction de protestation, comme si un tel geste constituait un « gaspillage » intolérable en regard des besoins des pauvres. Le jugement de Jésus est cependant bien différent. Sans rien ôter au devoir de charité envers les indigents, auprès desquels les disciples devront toujours se dévouer – « Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous » (Mt 26, 11; Mc 14, 7; cf. Jn 12, 8) –, Jésus pense à l'événement imminent de sa mort et de sa sépulture, et il voit dans l'onction qui vient de lui être donnée une anticipation de l'honneur dont son corps continuera à être digne même après sa mort, car il est indissolublement lié au mystère de sa personne.
Cette odeur
exquise déplut à quelques-uns des convives. Et pourtant, « comment était-il possible qu'un tel respect et une
telle charité, exprimés d'une manière si touchante, fussent mal interprétés ? » Bisping, h. l. Mais tout
s'explique aussitôt, quand on sait que c'est Judas, le futur traître, qui murmura le premier contre cette belle
action. - Un de ses disciples, Judas. - S. Marc emploie le vague « quelques uns » ; S. Matthieu parle en
général des disciples ; S. Jean est le plus précis de tous. Nous retrouvons entre lui et les synoptiques « la
même relation que dans d'autres récits. Chez les seconds, les contours sont effacés ; le premier reproduit les
traits individuels et caractéristiques » (Godet). Au nom de Judas, quelques manuscrits ajoutera la glose
apocryphe « fils de Simon ». Cf. 6, 72. - Qui allait le trahir. Voyez encore, sur cette expression, 6, 72 et le
commentaire. Il est probable qu'à cette heure même, après le reproche que lui adressa son Maître, Judas,
indécis jusqu'alors, arrêta définitivement son plan de trahison.