Jean 12, 39
Ils ne pouvaient pas croire, puisqu’Isaïe dit encore :
Ils ne pouvaient pas croire, puisqu’Isaïe dit encore :
Il y a
une gradation visible dans la pensée ; le narrateur, après avoir signalé le fait, en indique la cause. Avec la
Vulgate et de nombreux interprètes, nous rattachons « pour cela » à ce qui suit (vv. 39 et 40), non à ce qui
précède (vv. 37 et 38) ; c'est une formule pour préparer la seconde citation d'Isaïe. Un nouveau scrupule a
poussé des commentateurs de renom ( S. Jean Chrys., Théophylacte, Euthymius, etc.) à traduire par « ne
voulaient » ; ils craignaient de paraître rejeter sur Dieu la faute d'Israël. Mais il n'y a rien à changer au texte
sacré, il suffit de l'expliquer : or, dans les conditions où les Juifs s'étaient mis par leur abus des grâces
divines, ils étaient réellement dans l'impossibilité de croire ; impossibilité dont ils étaient seuls responsables.
- Car (de nouveau, encore) Isaïe a dit... Cf. 6, 9-10. Cet autre passage ne prédit pas seulement
l'endurcissement d'Israël, mais il en exprime la nécessité dans le sens qui vient d'être indiqué. S. Jean le cite d'une manière indépendante soit de l'hébreu, soit de la version d'Alexandrie. Déjà N.-S. Jésus-Christ
lui-même se l'était appliqué, Matth. 13, 14-15 et parall. ; S. Paul aussi le lui appliquera en parlant de lui aux
Juifs de Rome, Act. 28, 26. Après s'être réalisée une première fois au temps d'Isaïe, cette parole terrible
devait s'accomplir de nouveau, et plus complètement, pour les contemporains de Jésus.