Jean 12, 35
Jésus leur déclara : « Pour peu de temps encore, la lumière est parmi vous ; marchez, tant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne vous arrêtent pas ; celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va.
Jésus leur déclara : « Pour peu de temps encore, la lumière est parmi vous ; marchez, tant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne vous arrêtent pas ; celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va.
Jésus ne répond pas directement à cette interrogation
hautaine ; il pensait leur être plus utile en leur donnant une grave leçon : Profitez du peu de temps que vous
avez encore pour arriver au salut par la foi. - La lumière est encore pour un peu de temps : représente
figurément N.-S. Jésus-Christ lui-même, comme au chap. 1, vv. 5, 8, 9, etc. - Parmi vous. Les manuscrits א, B, D, L, X, etc., ont aussi εν υμιν , et telle paraît avoir été la leçon primitive (A et la plupart des mss.
majuscules ont μεθ' υμον, avec vous). - Après avoir signalé ce fait important : Je ne suis parmi vous que
pour peu de jours, Jésus en tire aussitôt les conséquences : Marchez pendant que vous avez la lumière ;
expression pittoresque, qui sera expliquée au verset 36 par la phrase : Pendant que vous avez la lumière,
croyez en la lumière. Divers interprètes traduisent la conjonction pendant que par « selon que » : Vivez d'une
manière conforme à la lumière qui vous éclaire, comme des hommes qui ont conscience qu'ils possèdent la
vérité au milieu d'eux. Mais ce sens semble un peu forcé, et il vaut mieux, avec la Vulgate, prendre le sens de
« tandis que ». - De peur que les ténèbres... Cf. 1, 5. Ce passage rappelle très vivement le prologue de S.
Jean. Le verbe surprennent est très énergique. D'après quelques documents anciens, il est employé déjà au
chap. 6, v. 17, pour marquer les ténèbres qui fondirent tout à coup sur les apôtres alors qu'ils étaient, sans leur
Maître, au milieu du lac de Tibériade. 1 Thess. 5, 4, il exprime l'arrivée soudaine du jugement dernier. Cf.
Num. 32, 23, traduction des Septante, où il décrit la manière dont le pécheur est saisi par le crime.
D'ordinaire les classiques le prennent en mauvaise part, pour désigner quelque terrible surprise, un malheur
qui vient à l'improviste. - Celui qui marche... Le Sauveur développe sa pensée, en indiquant, par un fait
d'expérience quotidienne, combien il est funeste de marcher dans les ténèbres. Cf. 8, 12 ; 9, 4 ; 11, 9 ; 1 Joan.
2, 11. - Ne sait où il va, verbe qui revient souvent dans le quatrième évangile. « Étrange état ! On va, car il
faut aller... On va donc, et on ne sait où l'on va : on croit aller à la gloire, aux plaisirs, à la vie, au bonheur ;
on va à la perdition et à la mort. On ne sait où l'on va, ni jusqu'à quel point on s'égare. On s'éloigne jusqu'à
l'infini de la droite voie, et on ne voit plus la moindre trace ni la moindre route par où l'on puisse y être
ramené ». Bossuet, Médit. sur l'évangile, dernière semaine, 17ème jour.