Jean 12, 31

Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors ;

Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors ;
Catéchisme de l'Église catholique
La venue du Royaume de Dieu est la défaite du royaume de Satan (cf. Mt 12, 26) : " Si c’est par l’Esprit de Dieu que j’expulse les démons, c’est qu’alors le Royaume de Dieu est arrivé pour vous " (Mt 12, 28). Les exorcismes de Jésus libèrent des hommes de l’emprise des démons (cf. Lc 8, 26-39). Ils anticipent la grande victoire de Jésus sur " le prince de ce monde " (Jn 12, 31). C’est par la Croix du Christ que le Royaume de Dieu sera définitivement établi : " Dieu a régné du haut du bois " (Hymne " Vexilla Regis ").

La victoire sur le " prince de ce monde " (Jn 14, 30) est acquise, une fois pour toutes, à l’Heure où Jésus se livre librement à la mort pour nous donner sa Vie. C’est le jugement de ce monde et le prince de ce monde est jeté bas (cf. Jn 12, 31 ; Ap 12, 10). " Il se lance à la poursuite de la Femme " (cf. Ap 12, 13-16), mais il n’a pas de prise sur elle : la nouvelle Eve, " pleine de grâce " de l’Esprit Saint, est préservée du péché et de la corruption de la mort (Conception immaculée et Assomption de la très sainte Mère de Dieu, Marie, toujours vierge). " Alors, furieux de dépit contre la Femme, il s’en va guerroyer contre le reste de ses enfants " (Ap 12, 17). C’est pourquoi l’Esprit et l’Église prient : " Viens, Seigneur Jésus " (Ap 22, 17. 20) puisque sa Venue nous délivrera du Mauvais.
Concile œcuménique
C’est donc en lui-même que l’homme est divisé. Voici que toute la vie des hommes, individuelle et collective, se manifeste comme une lutte, combien dramatique, entre le bien et le mal, entre la lumière et les ténèbres. Bien plus, voici que l’homme se découvre incapable par lui-même de vaincre effectivement les assauts du mal ; et ainsi chacun se sent comme chargé de chaînes. Mais le Seigneur en personne est venu pour restaurer l’homme dans sa liberté et sa force, le rénovant intérieurement et jetant dehors le prince de ce monde (cf. Jn 12, 31), qui le retenait dans l’esclavage du péché. Quant au péché, il amoindrit l’homme lui-même en l’empêchant d’atteindre sa plénitude.
Louis-Claude Fillion
S'élevant tout à coup à des sphères supérieures, et contemplant, à la lumière du témoignage que lui rendait son Père, l'avenir entier de son Église, le Sauveur chante un hymne de triomphe, vv. 31-32. Le style est solennel, majestueux et rythmé, surtout au v. 31. - Maintenant. Avec la claire vue que produisait sa science divine, Jésus-Christ contemple sa future victoire sur ses ennemis, comme si elle appartenait déjà au domaine du passé. Comparez le « là où je suis » du v. 26. - Le jugement du monde. Le contexte s'oppose à ce qu'on prenne en bonne part le jugement dont parle ici Notre-Seigneur (S. Augustin, S. Cyrille, Maldonat, Tolet) ; il ne s'agit rien moins que d'une délivrance, mais tout au contraire d'une condamnation. Cf. 3, 17 ; 5, 29. Le monde, si coupable envers Jésus, sera donc jugé et condamné. - Maintenant est une répétition pleine d'emphase, qui met en relief ce que l'heure présente avait d'important et de grave, soit pour le genre humain, soit pour son ancien dominateur, le démon. Car c'est bien le démon qui est désigné par l'expression le prince de ce monde. S. Jean est seul à l'employer dans le Nouveau Testament (Cf. 14, 30. et 16, 11) ; mais elle apparaît fréquemment dans les écrits rabbiniques ( םלועה רש ; voyez Lightfoot, h. l.). Les Juifs qui se savaient régis par Dieu, aimaient à dire que les nations païennes avaient Satan pour prince et pour monarque ; le fait, d'ailleurs, n'était malheureusement que trop réel. - Va être jeté dehors. Expression énergique. Cf, 6, 37, 9, 34, 35, où le verbe εκβάλλω désigne une sorte d'excommunication. Dehors (quelques manuscrits de l'Itala ont à tort « deorsum », vers le bas) : c'est-à-dire, hors du monde, qui avait été jusque là son domaine. Cette expulsion de Satan devait avoir lieu par la conversion du monde païen. Non que sa puissance infernale ne puisse s'exercer encore d'une façon multiple ; mais il est vaincu d'avance pour l'ensemble des résultats : s'il y a quelques succès, ils seront particuliers, isolés, et n'atteindront jamais la divine institution de Jésus, l’Église.