Jean 12, 20
Il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque.
Il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque.
Or il y avait là... (or, la particule des vagues transitions)... A quelle date précise ? On ne
le saurait dire avec certitude ; mais nous croyons pouvoir conclure de l'enchaînement général du récit que
l'incident se passa immédiatement après l'entrée triomphale. Cf. Patrizi, De Evangel. lib. 2, Annot. 134. Il
aurait eu lieu par conséquent sous les parvis du temple, dans la cour dite des Gentils (voyez notre Atlas
archéologiq. de la Bible, p. 48 et Pl. 84, fig. 1 et 2) ; non pas hors de la ville, comme RosenmülIer le prétend
sans raison. - Quelques gentils. II y a dans le grec Ἕλληνες (ici seulement et 7, 35, dans les évangiles ; mais
souvent dans les épîtres de S. Paul), expression qui désigne des « Grecs » de naissance, tantôt complètement
païens (par ex. 7, 35, où la Vulgate traduit par « gentes »), tantôt affiliés au judaïsme en tant que prosélytes
(voyez l’Évangile selon S. Matth., p. 443). Maldonat, Luc de Bruges, Calmet, Grotius, Hengstenherg, etc.,
pensent que les « Gentils » dont il est question en ce passage auraient été de la première catégorie ; nous les
rangeons plutôt dans la seconde, d'après l'opinion plus commune, puisqu'ils étaient venus à Jérusalem pour y
célébrer la Pâque. Cf. Act. 14, 1 ; 17, 4 ; 18, 4, etc. Quant à faire d'eux, à la suite d'Ewald, des Juifs
proprement dits, mais dispersés à travers les nations païennes, nous ne le croyons pas possible ; car alors ils
seraient appelés Έλληνιστα. Cf. Act. 6, 1 ; 9, 29. - Pour adorer au jour de la fête (ἐν τῇ ἑορτῇ désigne la
fête entière avec son octave). « Sous le terme d'adorer, on comprend tous les actes publics de religion », D.
Calmet, h. l. On signale, Act. 8, 27 et 13, 43, d'autres « prosélytes de la porte », ainsi qu'on les nommait
(conformément à Ex. 20, 10) quand ils ne se faisaient pas circoncire. - Dans ces Hellènes désireux de
présenter leurs hommages à N.-S. Jésus Christ, on a souvent prétendu voir les envoyés d'Abgar, roi d'Edesse.
Moïse de Khorène formulait déjà cette conjecture, que d'autres écrivains arméniens ont adoptée à sa suite, et
qui a été renouvelée de nos jours par plusieurs commentateurs. Voyez Vaillant de Florival, Moïse de
Khorène, Venise 1841, t. 1, p. 219 ; Dehaut, L’Évangile expliqué, défendu, médité, t. 4, p. 95 et ss. de la 4e
édition. Mais l'histoire des relations d'Abgar avec Jésus n'a rien à faire ici, attendu que, d'après la note
formelle du narrateur, les Hellènes en question étaient venus en Judée à l'occasion de la Pâque, et non
directement pour voir Notre-Seigneur. Sur les deux lettres fameuses qui auraient été échangées entre le roi et
le Christ, voyez Fabricius, Codex apocryphus Nov. Test , t. 2, p. 388 et ss. ; Lettre d'Abgar par Laboubnia,
écrivain contemporain des apôtres, traduite sur la version arménienne du 5ème siècle, Venise 1868 ; Herzog,
Biblische Encyklopedie, au mot Abgar ; Hofmann, Leben Jesu nach den Apokryphen, p. 308. Comparez
Eusèbe, Hist. eccles. 1, 33. Elles sont donc très anciennes, et datent au moins du 3ème siècle.