Jean 12, 1
Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, qu’il avait réveillé d’entre les morts.
Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, qu’il avait réveillé d’entre les morts.
Ce verset et le suivant contiennent les préliminaires de l'onction : ils nous font
connaître les circonstances de temps de lieu, de personnes, avec l'occasion générale. La particule ουν rattache
cet événement à 11, 54 « il s'en alla dans une région voisine du désert, dans une ville nommée Ephrem »
puis, la Pâque approchant, Jésus se mit en route pour Jérusalem. - Six jours avant la Pâque (προ εξ ημερων
του πασχα, au lieu de εξ ημερων προ του πασχα. Sur cette tournure extraordinaire, voyez Beelen,
Grammatica græcitatis N.T. p. 526 ; la traduction latine est elle-même un hellénisme). Cette date est propre à
S. Jean. Elle est très diversement interprétée ; car, malgré sa clarté apparente, elle présente une difficulté
réelle. « On ne sait pas si le premier jour de la fête et le jour de l'arrivée à Béthanie doivent entrer en ligne de
compte ou non, et si l'auteur compte des jours vulgaires, ou s'il a égard à l'usage de les commencer avec le
coucher du soleil » (Reuss). Voici la combinaison qui nous paraît le mieux concilier les autres données de S.
Jean et des synoptiques. Plus bas, v. 12, nous lirons que Jésus fit son entrée triomphale à Jérusalem le lendemain de l'onction ; d'autre part, nous avons conclu des trois premiers récits évangéliques que ce
triomphe eut lieu un dimanche (voyez l'Evang. selon S. Matthieu, p. 398, 491, 498 et ss.) : cela fixe au
samedi le repas et l'onction de Béthanie. Toutefois, les voyages étant interdits le jour du sabbat, nous
obtenons ainsi le vendredi soir pour la date cherchée. En supputant six jours à partir du samedi, nous arrivons
au jeudi 14 nisan, début de la Pâque juive. - Jésus vint à Béthanie. Partant du désert d'Ephrem (Cf. 11, 54),
Jésus s'était rendu d'abord à Jéricho, et de là au bourg de Béthanie, comme l'exposent les synoptiques. Voyez
les §§ 116-121 de notre Synopsis evangelica, les Atlas de Riess (pl. 4) et de V. Ancessi (pl. 18). S. Jean omet
tous les incidents de la route. - Où était mort Lazare... Cf. 11,1 et ss. Après ce grand prodige, qui avait encore
resserré les liens d'amitié qui unissaient Notre-Seigneur à Lazare, à Marthe et à Marie, rien de plus naturel
que de lui voir choisir Béthanie pour son dernier séjour : ce sera chaque soir le lieu de sa retraite jusqu'au
jeudi saint. - Le participe mort (ο τεθνηκως) manque, probablement par suite d'une erreur, dans les mss. א, B,
L, X, et dans le syriaque. - Qu’il avait ressuscité est solennel, surtout avec la répétition emphatique du nom
sacré de Jésus. Il est fait quatre fois mention du ressuscité de Béthanie dans ce court récit (vv. 1, 2, 9, 10), et
toujours avec des circonstances qui forment une gradation ascendante.