Jean 10, 4
Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix.
Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix.
Tableau gracieux et pittoresque, encore plus beau quand
il se réalise au moral. - Il a fait sortir ses propres brebis (א, B, D, L ont τὰ ἴδια παντα, « toutes les
siennes »), ἐκβάλῃ : expression étonnante au premier regard, car elle dépeignait plus haut (9, 34, 35) la
violence des Pharisiens envers l'aveugle guéri par Jésus : elle est exacte, pourtant, puisqu'il faut toujours
presser un troupeau de brebis pour le faire sortir du bercail et le conduire ; ici, d'ailleurs, elle ne suppose rien de brutal. - Il va devant elles. Détail graphique. C'est le genre oriental ; les bergers précèdent leur
troupeau plutôt qu'ils ne le suivent. Le pasteur spirituel doit de même précéder ses ouailles par les
exemples parfaits qu'il leur donne. - Les brebis le suivent : avec une grande docilité. Cela, du reste, leur est
facile, parce qu’elles connaissent sa voix (οἴδασιν au pluriel, quoique ἀκούει au v. 3 et ἀκολουθεῖ
fussent au singulier). « Connaître » dit plus que « entendre » du v. 3. « Tandis que nous prenions notre
repas, raconte un célèbre palestinologue anglais (Porter, cité par L. Abbott, h. l.), les silencieuses collines
qui nous entouraient se remplirent tout à coup de bruit et de mouvement. Les bergers faisaient sortir leurs
troupeaux des portes de la cité. La scène était parfaitement visible, et nous regardions et nous écoutions
avec un vif intérêt. Des milliers de brebis et de chèvres étaient là, groupées en masses denses et confuses.
Les bergers se tinrent groupés ensemble jusqu'à ce qu'elles fussent toutes sorties. Alors ils se séparèrent,
prenant chacun un sentier différent, et poussant, tout en continuant d'avancer, un cri aigu d'un genre
particulier. Les brebis les entendirent. D'abord les masses s'agitèrent comme si quelque commotion intime
les ébranlait ; puis des pointes se formèrent dans les directions prises par les bergers ; ces pointes
devinrent de plus en plus allongées, jusqu'à ce que les masses confuses eussent été séparées en des flots
vivants, qui coulaient à la suite de leurs guides. Ce spectacle n'était pas nouveau pour moi, mais il n'avait
rien perdu de son premier intérêt. C'était peut-être l'une des illustrations les plus nettes que des yeux
humains pussent contempler de ce magnifique discours du Sauveur rapporté par S. Jean ».